Uriner dans un tube et pisser dans un violon : histoire de la réautorisation du glyphosate en Europe

A l’heure où l’Union européenne envisage de réautoriser pour neuf ans le glyphosate, nous partageons sur le site du Huffington Post l’expérience à laquelle nous nous sommes prêtés pour mesurer à quel point cette substance active de l’herbicide le plus vendu au monde est omniprésente. Mais il est parfois difficile de lutter contre cette impression de pisser dans un violon quand il en va de l’interdiction en Europe de substances dangereuses pour la santé.
Quarante-huit membres du Parlement européen se sont prêtés à un exercice inhabituel pour des parlementaires habitués à commander, lire et débattre de rapports: ils sont devenus eux-mêmes les sujets d’une étude scientifique.

A l’heure où l’Union européenne envisage de maintenir sur son marché pour neuf ans encore le glyphosate, une substance active de l’herbicide le plus vendu au monde -le RoundUp de Monsanto- dont des traces sont retrouvées dans des produits de consommation courante -dont les tampons et serviettes hygiéniques- ces élus ont cherché à mesurer l’étendue de la contamination par le biais… de tests d’urine.

Si le glyphosate est connu pour se retrouver dans l’air, l’eau, la terre et notre alimentation, plusieurs tests conduits ces dernières années ont révélé sa présence dans l’urine des Européens. Sans surprise donc, les élus de treize pays européens ont toutes et tous été contrôlés positifs à cette substance. Le laboratoire allemand Biocheck Laboratory, qui a prélevé les échantillons d’urine, a confirmé avoir découvert en moyenne 1.7 microgramme/litre de glyphosate dans l’urine d’un député européen, soit 17 fois plus que le 0.1 microgramme/litre autorisé dans l’eau potable.

En tant que participants à cette étude, et si nous n’avons pas la prétention que la qualité de notre urine atteigne celle de l’eau de consommation courante, nous sommes inquiets. Inquiets de voir l’Union européenne faire tout le contraire de ce qu’on attendrait d’elle face à un problème de santé publique, mais également indignés de voir une fois encore le peu de cas que font la Commission et les États européens de l’opposition citoyenne et de celle de ses élus.

La suite de la tribune de Michèle RIVASI, Eva JOLY, Karima DELLI, Yannick JADOT, Pascal DURAND et José BOVE est disponible sur le site du Huffington Post sous ce lien.

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