Première journée à Copenhague
Samedi matin, le premier brouillon du texte de compromis onusien a été discuté. Il n’a pas connu le sort du texte danois : s’il a été critiqué par tous les pays, et surtout les pays industrialisés, il devrait désormais constituer la base pour les discussions de haut niveau qui se sont ouvertes aujourd’hui avec les ministres, et qui continueront avec les chefs d’Etat en fin de semaine prochaine. L’Europe a critiqué le fait que le texte proposé ne clarifie pas la nature juridique de l’accord (ce sera aux chefs d’Etat d’en décider) alors qu’il prévoit une prolongation du Protocole de Kyoto. Elle s’est aussi plainte, comme les américains, de la faiblesse du paragraphe sur les obligations de réduction des émissions des pays endéveloppement, même si des chiffres ambitieux sont encore sur la table de négociation et si le droit de regard international sur les actions de ces pays est déjà considérablement renforcé. Rien encore sur les financements de long terme pour les pays du Sud dans le texte malheureusement. Si les pays riches ne bougent pas sur ce sujet, et je pense en particulier aux européens et surtoutaux américains, les chances d’un succès à Copenhague vont aller en s’amenuisant.
Cette première journée à Copenhague aura aussi été l’occasion de discuter avec les ONG et quelques négociateurs du rôle de la France dans les négociations. J’en retiens beaucoup de scepticisme. Que ce soit sur la volonté réelle de la France de défendre l’objectif européen de réduction des émissions de 30%. Sur l’intérêt du plan Borloo, des propositions de taxation sur les transactions financière ou de création d’une Organisation Mondiale de l’Environnement. Ces éléments, même s’ils peuvent être intéressants, ne font pas partie aujourd’hui de la négociation onusienne et des discussions au sein de l’Europe. Dans les couloirs du Bella center ou pendant la soirée des ONG, la stratégie française laisse perplexe.