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Rapport de suivi 2009 concernant la Turquie

10 février 2010

par EurodeputesEE

Monsieur le Président, d’abord bienvenue et félicitations à vous, Monsieur le Commissaire Füle.

Lundi, à Istanbul, a eu lieu la 12e session du procès des assassins présumés de Hrant Dink. Pour la première fois, les observateurs réguliers de ce procès ont eu le sentiment que le tribunal recherchait sincèrement la vérité et que les liens entre ce procès – celui des assassins présumés de Hrant Dink – et d’autres procès en cours – comme celui du réseau Ergenekon – avaient d’abord été soulignés par le procureur.

Ce fait est extrêmement important parce que, à travers ce procès, c’est l’ensemble des assassinats politiques, l’intolérance de la société et l’impunité qui règne encore que l’on juge, ce qu’ont très bien dit d’ailleurs les familles des victimes de ces assassinats politiques en se considérant comme la « famille profonde » de Hrant Dink, en référence à l' »État profond » turc. Si je vous dis cela, c’est parce que les choses avancent, parce qu’il existe un désir et un mouvement de réforme en faveur de la démocratie et des droits qui est porté par la société civile et qui est d’une puissance exceptionnelle.

Je voudrais également citer un autre exemple qui fait la une des journaux en ce moment – d’autres ont parlé de crimes d’honneur familiaux –, celui de cette jeune fille de 16 ans retrouvée enterrée dans un poulailler et qui avait été condamnée par le conseil des familles pour avoir parlé avec des garçons. C’est terrifiant, et c’est un crime. Les membres de cette famille devront évidemment être emprisonnés.

Or, il y a quelques années, ces crimes ne faisaient pas la une de l’actualité. Il est donc réjouissant aujourd’hui de voir qu’il n’y a plus aucune tolérance dans la société turque pour ces crimes dits d’honneur, qui sont de purs crimes barbares. La société turque est en mouvement, en ébullition même, et je crois que quand nous parlons de la Turquie, nous devons prendre nettement conscience que toute réforme dans ce pays touche profondément les relations entre les citoyens, l’institution, l’histoire turque, la démocratie. Ce sont des choses absolument capitales.

J’estime que notre processus doit être totalement sincère. Aujourd’hui, la sincérité de notre processus se sait et elle se mesure à notre capacité à soutenir le processus compliqué, décisif et historique à Chypre. Aujourd’hui, l’Union européenne doit dire clairement à Chypre que nous sommes prêts à soutenir et à garantir par tous les moyens, y compris économiques et financiers, tout accord qui sera trouvé entre la partie nord et la partie sud, et que nous sommes également déterminés à ce que rien dans l’acquis communautaire ne puisse faire obstacle à un consensus qui serait trouvé à Chypre. Nous devons aller de l’avant, il y va aussi de l’avenir de l’adhésion de la Turquie à l’Union européenne.

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