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Caroline Roose sur la pêche en eaux profondes

24 octobre 2022

Jeudi 20 octobre, Caroline Roose est intervenue sur la pêche en eaux profondes.
Son intervention ⬇️

« Les grands fonds marins sont, à la fois, l’un des écosystèmes les plus riches en biodiversité et l’un des plus fragiles. L’un des plus riches car ils renferment des espèces de poissons, de mollusques ou de coraux d’une extraordinaire diversité. L’un des plus fragiles car les espèces y arrivent à maturité très tardivement, se reproduisent très lentement et car les habitats mettent longtemps à se reconstituer lorsqu’ils sont endommagés.
Le chalutage en eaux profondes est, sans conteste, le plus grand destructeur de cette biodiversité marine. Il est responsable d’une véritable déforestation sous-marine. C’est intolérable.
Les océans sont le poumon de l’humanité. En 2016, notre Parlement a adopté un règlement. Il interdit le chalutage au-delà de 800 m de profondeur et, dans les écosystèmes marins vulnérables, au-delà de 400 m de profondeur. Ce règlement confie à la Commission et aux scientifiques le soin de cartographier ces écosystèmes. C’est ce qu’a fait le Conseil international pour l’exploration de la mer (CIEM), institution scientifique internationale unanimement reconnue pour sa compétence, sur la base des données fournies par les États membres. Le secteur a été impliqué. La Commission européenne
s’est contentée de reprendre ses recommandations, comme l’y obligeait le règlement que nous avions voté. Certains invoquent les impacts économiques. Nous ne les nions pas et les fonds européens sont nombreux pour aider les armateurs qui en auraient besoin. Mais les débarquements d’espèces d’eaux profondes ne représentent que 0,4 % des débarquements totaux dans l’Union. Les zones concernées
par cet acte d’exécution concernent à peine 1,6 % des eaux européennes dans l’Atlantique Nord-Est. Donc rien d’insurmontable quand les armateurs ont eu six ans pour se préparer depuis le vote du Parlement en 2016.
Je trouve honteux, aujourd’hui, que le PPE, l’extrême droite et une partie de Renew cherchent à instrumentaliser cette question pour des gains politiques nationaux. Vous jouez avec les faits, vous tordez la réalité. Les océans ne sont pas votre jouet, mais un patrimoine commun à préserver.
Les écosystèmes vulnérables en eau profonde méritent une véritable protection, comme demandé par les scientifiques, comme demandé par les Nations unies, et même si ça dérange certains lobbys. »

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