Caroline Roose sur l’impact du Brexit sur la pêche
« L’accord que nous nous apprêtons à voter est crucial pour de nombreux secteurs mais il l’est peut-être encore plus pour les pêcheurs.
La signature de l’accord est loin d’avoir réglé tous les problèmes.
Alors que l’accord devait garantir un accès réciproque aux eaux territoriales britanniques et européennes, force est de constater que ça n’est pas le cas. Prenons l’exemple des Hauts-de-France. Sur la centaine de navires qui auraient besoin d’une licence pour accéder aux eaux territoriales britanniques, seule une vingtaine a effectivement reçu cette licence.
En ce qui concerne les quotas, aucun accord n’a été trouvé pour fixer le niveau des totaux de captures pour 2021, laissant les pêcheurs dans une situation de forte incertitude.
Il faut rapidement parvenir à un accord sur des quotas définitifs.
Ceux-ci doivent respecter l’objectif de RMD inscrit dans l’accord et les recommandations scientifiques. Dans le cas contraire, les populations de poissons en feront les frais et, en bout de course, les pêcheurs.
J’espère que le vote de l’accord ce soir permettra de débloquer ces deux points.
Et puis, la baisse des possibilités de pêches de 25% pour les Européens sera un coup dur pour les pêcheurs. Mais je souhaite rappeler aux États membres qu’ils ont entre leurs mains l’article 17 de la Politique Commune de la Pêche qui leur permet de répartir ces possibilités de pêche selon des critères sociaux et environnementaux.
Je les invite donc à préserver la petite pêche côtière, essentielle à la vie des territoires côtiers et qui met en place des techniques de pêche plus respectueuses de l’environnement.
Nous savions qu’un accord avec le Royaume-Uni serait moins avantageux que la situation pré-Brexit. Mais l’absence d’accord serait encore pire.
Ayons cela à l’esprit en votant ce soir. »
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