Claude Gruffat sur la législation sur les marchés d’instruments financiers
Lundi 15 janvier, Claude Gruffat est intervenu sur la législation sur les marchés d’instruments financiers.
Son intervention ⬇️
« Derrière ces noms et acronymes de MiFIR et MiFID se cachent des enjeux bien réels et majeurs pour la vie des gens à travers les quatre coins de l’Europe. Comme l’a dit ma collègue Karima, rapportrice fictive dans ce délicat dossier, les textes qui en sont sortis auront, en effet, un impact très concret sur le porte monnaie de nos concitoyens et concitoyennes et nous pouvons nous féliciter des victoires portées par la famille des écologistes ici. Dans mon travail au sein de la commission ECON de notre institution, depuis plusieurs mois, j’ai lu et entendu des propos d’experts et d’expertes pointant le rôle de la spéculation sans limite et des manipulations de marché dans des hausses extrêmes pour de forts prix que nous avons connus depuis le 24 février 2022 et le déclenchement de cette guerre par Poutine en Ukraine.
Combien de millions de personnes parmi les plus vulnérables ont été dans l’obligation de demander un échelonnement des factures et ont été dans l’obligation de ne pas se chauffer ou de procéder à des coupes dans leur budget quotidien pour pouvoir régler leur facture de chauffage et d’électricité, comme l’hiver dernier et l’hiver en cours ?
Selon le rapport annuel d’Oxfam sur les inégalités qui vient de paraître aujourd’hui, 99 % de la population européenne s’est appauvrie ces trois dernières années. Non, la spéculation financière n’est pas l’unique cause de cette inflation. Mais oui, elle y a joué un rôle que personne ne peut sérieusement nier. Et pourtant, ce facteur a été complètement négligé par la Commission européenne et tout bonnement ignoré par les groupes de droite de cet hémicycle, trop occupés, évidemment, à défendre les intérêts des grandes entreprises.
La disposition que mon groupe a portée dans le « coupe circuit », cette capacité donnée aux autorités de marché de suspendre les opérations sur des produits donnés en cas de volatilité conséquente à venir, à défaut de l’annihiler complètement atténuera ce problème de façon significative. Le sujet est, cependant, loin d’être clos et beaucoup reste à faire. Lors de notre prochain mandat, nous serons là pour s’assurer que les grandes entreprises non-financières, qui agissent comme des spéculateurs sans scrupules, soient bel et bien soumises aux mêmes règles que les traders.
Dès 2025, nous nous battrons pour ériger de véritables barrières contre la spéculation sur les matières premières. À l’instar de ma collègue, Karima, je vous appelle donc à appuyer ce texte. Merci. »
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