Covid 19 : inquiétudes sociales pour l’après-crise

28 avril 2020

Les plus fragiles sont plus touché·e·s que les autres par la crise du covid 19. L’après-crise ne doit pas être le prétexte à démanteler plus encore des secteurs essentiels à toutes et tous comme celui de la santé. Claude GRUFFAT a interpellé (à distance, confinement oblige) le Commissaire européen Valdis Dombrovskis, titulaire du portefeuille « Une économie au service des personnes ».

Le texte de son intervention :

« Monsieur le Commissaire Dombrovskis,

Ma question portera sur le pilier social.

En cette heure où se joue l’après-crise, les inquiétudes sont grandes.

Partout en Europe, les plus fragiles sont plus touchés que les autres et les associations d’aide aux démunis explosent sous la demande. Paradoxalement, les personnes à secourir sont souvent ces invisibles, sans lesquels nos pays, nos économies, ne pourraient pas continuer à fonctionner.

Les inquiétudes sont grandes, car les lobbies patronaux, déjà à la manœuvre pour empêcher des lendemains plus écologiques, semblent également tentés de faire payer aux travailleurs et travailleuses le coût de la baisse d’activité économique.

Par exemple, certains demandent déjà que les salariés abandonnent leurs vacances cette année pour aider la relance ou augmentent leur temps de travail.

Après avoir miné hier nos services publics de santé à coup d’austérité, l’ancien monde semble prêt à finir le travail demain, sans considération pour les morts et les vies brisées par la crise.

Monsieur Dombrovskis, lors de votre audition par cette commission, vous vous êtiez engagé à promouvoir une meilleure inclusion de tous les groupes dans le cadre du socle européen des droits sociaux. Ce même socle qui stipule que « toute personne a le droit d’accéder, à des prix abordables et dans des délais raisonnables, à des soins de santé préventifs et curatifs de qualité ».

Alors que valsent les milliards d’aides, rappelons-nous plus que jamais qu’une économie au service des européens – votre mission – est par définition une économie qui ne laisse personne sur le côté.

Ma question est donc la suivante : comment comptez-vous assurer que le socle européen des droits sociaux soit garanti pour que l’après-crise ne devienne pas le prétexte à démanteler plus encore des secteurs essentiels à toutes et tous comme celui de la santé ? Comment la Commission compte utiliser les instruments à sa disposition pour s’assurer que les États membres respectent les droits acquis et sociaux des salariés après la crise du Covid pour que cette relance soit bien au service de l’humain et de son avenir. Merci pour vos réponses. »


Dans sa réponse, le Commissaire Dombrovskis a reconnu qu’il fallait garantir une reprise inclusive. Nous resterons vigilant·e·s sur les ambitions sociales des divers chantiers en cours qu’il a rappelé :
– cadre de salaire minimum européen
– consultation poussée des partenaires sociaux
– programme de réassurance chomage
– garantie jeunes
– garantie enfants
– amélioration des conditions de travail des travailleurs·euses de platerformes
– considération sociales élevées au moment du semestre européen (examen des budgets des États)
– mécanisme de transition juste
– Pacte Vert…

Audition à revoir ici (intervention et réponse vers 18h53).

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