Discours sur l’état de l’Union
À la veille de son discours sur l’état de l’Union, Ursula von der Leyen se trouve face à un moment décisif pour l’avenir de l’Europe et sa propre mandature. Après avoir mené une première année de mandat vouée à la dérégulation sociale et environnementale et d’effacement de la voix de l’Union européenne dans le génocide en cours à Gaza, Ursula von der Leyen devra également s’expliquer sur les deux accords commerciaux dévastateurs qu’elle vient de signer avec le MERCOSUR et, évidemment, les États-Unis de Donald Trump.
Pour Marie Toussaint, vice-présidente du groupe Verts/ALE :
« Le premier défi d’Ursula von der Leyen dans son discours sur l’état de l’Union sera de s’expliquer sur l’accord honteux qu’elle a scellé, ou plutôt cédé, à Donald Trump et ses intentions pour protéger l’Europe des attaques répétées du président américain. En cédant à Turnberry, Ursula von der Leyen conduit l’Europe vers sa totale vassalisation, risquant de faire exploser en vol le modèle social et environnemental européen et de nous faire perdre toute forme de souveraineté ; le tout, au plus grand profit des intérêts privés.
L’hésitation de cette semaine dans l’affaire Google ne soulève rien d’autre que l’inquiétude la plus profonde : Ursula von der Leyen s’apprête-t-elle, à nouveau, à baisser la tête face à Trump sur la taxation et l’encadrement des géants du numérique ? Les Européennes et les Européens ne sont pas à vendre. L’Europe ne peut plus être soumise aux intérêts américains ou aux multinationales qui contournent nos lois.
Je demande à Ursula von der Leyen de la fermeté, du courage, de la dignité.
La Présidente de la Commission doit aussi impérativement clarifier les contours de sa coalition. En juillet, le flirt entre la droite et l’extrême droite s’est transformé en véritable liaison. Il est temps pour elle de se reprendre : souhaite-t-elle gouverner avec les forces pro-européennes pour une Europe forte dans le monde, ou se garantir les bonnes faveurs de Giorgia Meloni ? Le brouillard doit être dissipé.
La meilleure manière de le faire est de changer de braquet politique.
En 2019, Madame von der Leyen avait promis un Pacte vert, porteur d’espoir. Aujourd’hui, c’est un pacte brun qui est livré aux Européennes et aux Européens, associant de grands reculs environnementaux à des désastres sociaux. En associant la soumission de notre économie aux puissances étrangères, la destruction des normes sociales et environnementales et les cures d’austérité induites par le Pacte de stabilité budgétaire, la Commission européenne mène l’Europe droit dans le mur.
Reprendre le projet de transformation écologique et faire de la réduction de la pauvreté et des inégalités notre boussole n’est pas seulement impératif, c’est également urgent. Les lois du marché ne peuvent plus être l’alpha et l’oméga de notre avenir. Il est temps de réencastrer l’économie dans les limites planétaires et de placer la réponse aux besoins essentiels des populations au cœur des politiques européennes.
La dynamique politique engagée par Madame von der Leyen doit être stoppée. »
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