
Droits humains dans le monde, Gaza, Syrie : Récap’ de la commission DROI
Cette semaine, j’ai présidé plusieurs réunions de la sous-commission des droits humains. Droits humains dans le monde, avenir de la Syrie, réponse humanitaire à Gaza… De nombreux sujets étaient à l’ordre du jour.
Nous avons d’abord reçu le Haut Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, M. Volker Türk, qui s’est exprimé devant les députés de la commission des affaires étrangères et de la sous-commission des droits humains pour la première fois de la législature.
Volker Türk s’est dit préoccupé par le fait que la légitimité des droits de l’homme, de la démocratie et de l’État de droit soit remise en question dans le monde entier et par le risque de polarisation du débat public sur ces questions.
L’histoire nous enseigne de nombreuses leçons douloureuses sur ce qui se passe lorsque nous considérons les droits humains comme acquis. Nous ne pouvons pas refaire cette erreur et nous devons défendre ces droits partout et à chaque fois qu’ils sont violés. Cela nécessite une coopération forte et quotidienne entre l’UE et les Nations unies, y compris toutes ses agences, ainsi qu’avec des partenaires dans le monde entier. Je réaffirme mon plein soutien à Volker Türk et son mandat primordial pour défendre l’universalité des droits humains et les mécanismes de justice internationale, comme la Cour Pénale Internationale qui fait face à de nombreuses menaces, notamment de la part des Etats-Unis.
Lors de la réunion de la sous-commission DROI, nous avons également eu un échange de vues sur la situation en Syrie pour débattre de l’avenir du pays après la chute de Bachar Al Assad et l’arrivée au pouvoir d’Ahmed al-Sharaa. Le dialogue doit être maintenu pour s’assurer d’une transition démocratique, mais la prudence est de mise : de nombreuses questions restent en suspens, notamment l’avenir des différents groupes armés, le sort réservé aux Kurdes dans le Nord-Est de la Syrie, et le respect des droits humains et des minorités sur le long terme.
Nous avons ensuite débattu de la réponse de l’UE concernant la crise humanitaire à Gaza et les violations des droits humains sur place. Nous avons pu nous entretenir avec Rami Elsherafi, journaliste palestinien toujours à Gaza. Celui-ci a accepté de témoigner à visage découvert, s’exposant aux représailles du régime israélien, qui est le pays le plus dangereux pour les journalistes.
Nous avons également accueilli Eve Geddie, directrice de la branche européenne d’Amnesty international, qui nous a présenté le dernier rapport de l’ONG démontrant juridiquement qu’Israël commet un véritable génocide à Gaza. Face aux critiques de la droite et de l’extrême droite concernant la qualification de « génocide », elle a rappelé à leurs députés qu’il ne s’agit pas là d’un jugement politique, mais d’un terme juridique défini dans la Convention pour la prévention et la répression du crime de génocide.
Enfin, j’ai moi-même saisi l’occasion pour exposer en quoi la stratégie de la Commission européenne et du Service européen d’action extérieure (SEAE) était vouée à l’échec : maintenir l’accord d’association avec Israël coûte que coûte, pour pouvoir maintenir le dialogue et les inciter à respecter les droits humains, n’a jamais été une stratégie payante. Il faut instaurer un rapport de force. L’UE est le premier partenaire commercial d’Israël. C’est un levier que nous devons saisir : suspendons l’accord d’association avec Israël !
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