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François Alfonsi sur la situation au Rojava

20 décembre 2022

Mardi 13 décembre, François Alfonsi est intervenu sur la situation au Rojava.
Son intervention ⬇️

Où est M. Borrell ? Ne voit-il rien ? A-t-il perdu la parole ? Le Haut Représentant du Service de l’Action Extérieure de l’Union Européenne n’a-t-il pas compris que M. Erdogan est en train de vouloir déclencher une guerre au nord de la Syrie ?
L’Europe n’aurait rien à dire pour empêcher l’invasion programmée du nord de la Syrie par la Turquie ? Erdogan viole le droit international ; il menace des millions de citoyens kurdes et d’autres nationalités qui vivent ensemble au Rojava et qui, malgré Daech, malgré la situation générale de la Syrie, construisent une société aux valeurs démocratiques réelles.
Cette invasion aura des conséquences désastreuses pour le Moyen Orient en général, mais elle aura aussi des conséquences pour le reste du monde. La première d’entre elles sera de lâcher dans la nature une dizaine de milliers de prisonniers islamistes détenus par les forces armées kurdes. Ils pourront ainsi reconstituer Daech.
Est-ce que cette situation peut convenir à l’Union Européenne ? Sinon, il faut s’engager très vite et peser ainsi sur l’avenir de cette région.
Il faut bloquer la possibilité de bombarder impunément le nord de la Syrie en décidant d’instaurer une « no-flight zone », comme cela avait été fait, en son temps, sous l’égide de l’ONU, pour le Kurdistan irakien.
En Irak, les autorités du Kurdistan autonome sont reconnues par la communauté internationale et leur gouvernement a fait du nord de l’Irak un ilot de stabilité et un refuge pour tous les persécutés de Daech. Il faut en faire de même pour le Rojava. Les autorités du nord de la Syrie, qui administrent pacifiquement et démocratiquement ce territoire, qui ont combattu et vaincu Daech en alliance avec l’Europe et les USA, doivent être officiellement reconnues et associées aux négociations sur l’avenir de la Syrie.
Le Rojava et son administration autonome n’ont jamais été une menace pour la Turquie. C’est bien le contraire en fait. »

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