Marie Toussaint à l’occasion de la journée mondiale du refus de la misère
Lundi 17 octobre, Marie Toussaint est intervenue à l’occasion de la journée mondiale du refus de la misère.
Son intervention ⬇️
« La pauvreté n’est pas inévitable. Même sur le continent européen où elle concerne plus de 100 millions de personnes. Nous ne cessons de proclamer que nous ne voulons laisser personne de côté. Mais comment prétendre cela sans faire de l’éradication de la misère la condition sous-jacente, la condition sous laquelle aucune de nos politiques publiques ne pourrait être déployée ?
La misère est une violation des droits humains qu’il faut combattre si nous voulons assurer l’égale dignité de toutes et de tous. Nous ne devons pas accepter que les plus pauvres soient tenus responsables de leur situation et traités en boucs émissaires de tous les maux de nos sociétés.
L’extrême pauvreté est un échec collectif, pas un échec personnel. Pourtant, on persiste à voir les plus pauvres comme de potentiels profiteurs qu’il faudrait encadrer et contraindre. De cette manière, on passe, simplement, sous silence le fait que la pauvreté est d’abord faite de maltraitance sociale, de violences qui cassent les corps et brisent l’esprit. Des violences qui n’existent, finalement,
que parce que nous les tolérons.
Voilà pourquoi nous devons reconnaître et combattre l’existence de la précarité sociale comme cause de discrimination. Voilà pourquoi nous devons évaluer toute nouvelle directive, tout règlement, tout projet de politique publique à l’aune de son impact sur les 10 % les plus pauvres.
Voilà pourquoi, enfin, nous devons faire en sorte que plus aucune loi, plus aucun budget, plus aucun projet ne soit conçu sans la participation de celles et ceux qui vivent aujourd’hui en situation d’exclusion.
Chers collègues, l’éradication de la misère est un programme politique. Alors, mettons-le en œuvre. »
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