Marie Toussaint sur le droit à un environnement sain
« Le Conseil des droits humains des Nations unis a effectivement appelé à la reconnaissance universelle du droit à un environnement sain. Il était temps et c’est un signal fort.
Un signal que non, les lois de l’économie ne sont pas au-dessus des lois de la nature et que oui, les enjeux écologistes et de justice sociale sont un seul et même combat.
Alors je nous entends dire ici que ce droit, le faire valoir, est une priorité politique, mais il faut avoir le courage, dans ce cas, de mettre en place une véritable politique de justice environnementale. Comment justifier, aujourd’hui, que, dans un pays comme la France, la différence d’espérance de vie entre les plus riches et les plus pauvres soit de plus de 13 ans ? Quelle justification pouvons-nous donner à cela ? À cette injustice qui est, évidemment, de nature environnementale.
Comment expliquer aussi qu’en Guadeloupe ou en Martinique, 90% de la population soit contaminée au chlordécone et les sols pollués pour plus de 500 ans ?
Partout en Europe, dans les anciennes zones minières, les aires d’accueil des gens du voyage, les camps de réfugiés, les quartiers défavorisés, l’injustice environnementale règne et les moins riches sont constamment les plus exposés à toutes les formes de violences environnementales.
Les entreprises européennes causent aussi des écocides dans les pays tiers. On peut parler de l’uranium au Niger, des projets pétroliers ou gaziers au Surinam ou au Mozambique, d’huile de palme en Indonésie.
Des écocides sont commis. Pour les éviter, le droit à un environnement sain doit être reconnu dans nos normes fondamentales. La Charte, évidemment, un Traité environnemental européen, aussi.
Vous l’aurez compris, la bataille pour le droit à un environnement sain s’inscrit à la fois dans la lignée des grandes mobilisations pour la dignité humaine et dans le droit fil du sursaut écologique que nous devons accomplir pour protéger notre planète. »
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