Marie Toussaint sur le règlement sur les infrastructures énergétiques transeuropéennes
Mardi 5 avril, Marie Toussaint est intervenue sur le règlement sur les infrastructures énergétiques transeuropéennes.
Son intervention ⬇️
« Nous le voyons encore plus crûment à la lumière de la guerre menée par Vladimir Poutine à l’Ukraine et aux dépendances dans lesquelles il a su nous enfermer. La manière dont nous organisons, planifions et finançons nos infrastructures énergétiques est clef. C’est elle qui détermine notre capacité à faire face aux grands défis de notre temps, la paix et, bien évidemment, la lutte contre le dérèglement climatique. Réviser ce règlement était donc indispensable et urgent pour donner corps à nos engagements climatiques et à ceux du Green Deal.
Malheureusement, et je suis désolée d’être la mauvaise note dans ce débat, mais le texte présenté à notre vote aujourd’hui, le fruit des négociations du trilogue n’est pas à la hauteur des enjeux. Pourquoi ? Eh bien, d’abord, parce que là où Antonio Guterres, hier encore, dénonçait comme de dangereux radicaux les pays qui continuent à investir dans les énergies fossiles, ce texte accorde des droits acquis aux projets gaziers. Ce texte autorise les mélanges de gaz et d’hydrogène, un tour de passe-passe pour poursuivre et maintenir les investissements publics dans les énergies fossiles, comme d’ailleurs les terminaux LNG dont nous parlions tout à l’heure.
Sans même parler de l’exception gazière accordée à Chypre, plus encore de celle accordée à Malte pour un projet qui a partie liée avec l’assassinat de la journaliste Daphné Caruana Galizia. En intégrant, enfin, le transport et le stockage de CO2 aux projets financés au vu de leur coût exorbitant, au vu de la faiblesse des fonds réellement disponibles, nous réduisons d’autant les sommes que nous pourrons consacrer à l’efficacité énergétique et à l’atteinte du 100% renouvelables. Nous devons cesser de gaspiller l’argent des Européens dans des infrastructures qui sont d’ores et déjà obsolètes.
Un autre chantier nous attend, c’est le paquet gazier. L’enjeu de tous les enjeux, ce sera de prévoir, de programmer, d’organiser la sortie de la production et de la consommation de gaz d’ici 2035, ainsi que nous le recommandent les scientifiques et, d’ailleurs, de le faire avec leur contribution et celle de la société civile. Et de le faire en toute transparence, de sorte à contrecarrer le poids des lobbys de l’industrie fossile. Tout n’est pas perdu. Alors, réagissons ! »
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