Mark Zuckerberg au Parlement européen – La droite et les conservateurs s’allient pour éviter une audition publique au patron de Facebook
Suite au scandale Cambridge Analytica, le Parlement européen a demandé au patron de Facebook de venir s’expliquer sur le rôle et les responsabilités du réseau social.
Marc Zuckerberg a accepté une réunion privée le 22 mai prochain avec les dirigeants des groupes politiques au Parlement européen, le président de la commission de la justice et des affaires intérieures et l’eurodéputé Vert Jan Philipp Albrecht, rapporteur pour le règlement général sur la protection des données. Malgré la demande du groupe Verts / ALE, la discussion se déroulera à huis clos.
Commentant cette décision, Eva JOLY, déclare :
« C’est une bonne chose que Mark Zuckerberg ait enfin à répondre aux questions du Parlement européen. Mais compte tenu de la portée du scandale Cambridge Analytica où les données de milliers de citoyens européens ont été volées et manipulées, cette réunion doit être publique. Il ne peut pas y avoir deux poids deux mesures, l’une pour le Congrès américain, l’autre pour le Parlement européen. Il est scandaleux que le président du Parlement européen, Antonio Tajani, se soit allié aux conservateurs et à l’extrême droite pour s’incliner face à Facebook et éviter ainsi à Zuckerberg une audition publique, pourtant légitime et indispensable compte tenu de l’ampleur problème.
Il est de bon augure, qu’à l’avenir, Facebook & co. puissent se voir infliger des amendes de plusieurs milliards pour le genre d’abus constaté dans le récent scandale Cambridge Analytica. Grâce au règlement général sur la protection des données, tout abus lié à l’utilisation de données personnelles va devenir très coûteux. Les géants de l’internet doivent comprendre qu’il n’est plus possible de faire ce qu’ils veulent avec les données qu’ils collectent : ils doivent en garantir la protection et respecter le consentement des utilisateurs. »
Contexte
Le règlement général sur la protection des données (RGPD) prévoit des amendes allant jusqu’à 4% du chiffre d’affaires en cas d’infraction et sera applicable à partir du 25 mai 2018.