Mounir Satouri sur la situation en Tunisie
Mardi 22 octobre, Mounir Satouri est intervenue sur la situation en Tunisie.
Son intervention ⬇️
« Nous sommes au lendemain d’une élection présidentielle qui aura marqué profondément la Tunisie.
C’en est fini de la démocratie tunisienne. Nous avons vu l’effondrement de tous ses piliers : sa constitution, son assemblée, son système juridique, sa société civile, ses journalistes. Kaïs Saïed a été réélu à plus de 90 %.Un score normal pour un dictateur qui a éliminé tous ses opposants.
On vient d’apprendre aujourd’hui même la condamnation de l’ancien candidat à la présidentielle, Ayachi Zammel, à plus de 61 ans de prison. Vous avez entendu ? 61 ans de prison.
Aujourd’hui, j’ai la fierté de dire que je suis Ayachi Zammel. L’élection est passée et une dictature s’installe. L’UE n’a pas le droit de la légitimer.
Nous devons soutenir les démocrates et je veux porter ici la voix de la société civile qui défend avec acharnement la Tunisie et sa population. Exprimons-nous clairement contre le délit de solidarité qui criminalise les associations, en particulier celles qui travaillent auprès des migrants.
Le migrant ne peut devenir une monnaie d’échange entre nous et la Tunisie. Exprimons-nous contre le décret 54 fait pour détruire toutes les voix dissidentes qui enferme aujourd’hui l’avocate Sonia Dahmani.
Exprimons-nous contre les détentions de prisonniers politiques. Sihem Ben Sedrine est victime d’un acharnement judiciaire. Elle doit être libérée. Exprimons-nous contre la fermeture de l’espace civique et la peur.
Aucun financement européen ne peut aller à ce régime, à sa dictature. Dans nos textes et dans nos expressions publiques, nous avons, nous aussi, une responsabilité pour défaire le sort terrible que vivent les Tunisiennes et les Tunisiens. »
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