Une étude sur le « Green New Deal » révèle l’écart entre discours et réalité dans l’UE
L’Europe a désespérément besoin d’un Green New Deal : une relance économique durable pour répondre à la convergence des multiples crises. Malgré le discours en Europe qui se veut « vert », ce nouveau rapport démontre que l’UE et les Etats Membres sont à la traîne. D’autres, comme les Etats-Unis et certains pays d’Asie, ont pris une longueur d’avance, en proposant des plans de relance économique visant à lancer une économie verte. L’UE doit saisir l’occasion de combattre les changements climatiques, s’engager d’avantage sur la voie du développement durable et créer des emplois verts.
L’Europe court un vrai risque de perdre sa position de leader sur le marché global des technologies vertes, au profit de l’Asie et des Etats-Unis. Il est donc impératif que le prochain Sommet européen au printemps 2010 s’assure que la stratégie de Lisbonne et la stratégie de développement durable soient révisées et combinées afin de mettre l’efficacité des ressources et l’éco-innovation au centre de la nouvelle économie européenne. L’éco-innovation pourrait être mise en avant et rendue plus visible grâce à une nouvelle agence européenne pour l’efficacité des ressources. Il existe actuellement des écarts immenses en matière de productivité des ressources dans les Etats membres. La productivité du travail ne doit plus être le leitmotiv mais bien l’efficacité des ressources. Investir dans une meilleure efficacité et productivité des ressources est logique d’un point de vue environnemental mais aussi commercial.
L’UE a déjà tous les mécanismes financiers à disposition – elle doit juste mieux les utiliser. Actuellement, le budget et les instruments financiers européens sont trop souvent dirigés vers des activités contreproductives. Le rapport préconise un système de « triple hélice » – une approche intégrée, combinant programmes de recherche (2), d’innovation (3) et fonds de développement régional.
La présidence suédoise de l’UE a lancé des débats intéressants autour de l’économie éco-efficace. Elle doit désormais s’assurer que le débat se matérialise sur des sujets concrets tels que la législation en instance sur l’efficacité énergétique des bâtiments et l’étiquetage des produits de consommation.
Le programme pour les cinq années à venir du Président de la Commission, José Manuel Barroso, a quelques accents verts mais manque d’une réelle vision verte. Son bilan – notamment sur la réforme en 2005 de l’agenda de Lisbonne où il avait minimisé l’importance de l’environnement – le disqualifie comme candidat crédible pour apporter la modernisation écologique dont l’Europe a besoin.