Yannick Jadot sur les Pandora Papers
C’est pas le premier scandale et, pourtant, on a encore 11 000 milliards d’euros qui échappent à l’impôt du fait de l’indécence, de l’immoralité et de l’impunité d’un certain nombre de nos dirigeants, dont un 1er ministre européen, le premier ministre tchèque, de hauts fonctionnaires ou de patrons d’entreprises.
Dans le même temps, on a eu la pandémie, on a l’explosion de la faim dans le monde qui touche 10% de la population mondiale, et on nous a expliqué qu’il n’y avait pas assez d’argent public pour financer les hôpitaux, les médecins, les infirmières, on nous explique, aujourd’hui, qu’il n’y a pas assez
d’argent public pour isoler les logements et faire face à la crise énergétique.
Tout ça est insupportable. Tout ça génère les populismes et la défiance vis-à-vis de la politique. Il n’y a pas de fatalité. Il n’y a pas de fatalité à la fraude fiscale, il n’y a pas de fatalité à la corruption. Pas de fatalité, évidemment, à l’opacité des sociétés écrans, des registres. Il nous faut, M. le Commissaire,
la transparence totale sur les registres et les sociétés écrans, qui les dirigent, qui se cachent derrière, qui en bénéficient.
Pas de fatalité sur les paradis fiscaux. On a eu un Conseil européen qui a réussi à réduire la liste noire des paradis fiscaux, au moment où ces paradis fiscaux sont indiqués dans les Pandora Papers. On n’a toujours pas la fin de l’unanimité au Conseil sur la fiscalité. Et quand j’entends que le premier ministre tchèque est soutenu par ses collègues dirigeants européens, y compris le président Macron, on voit bien que le Conseil européen n’est pas en capacité de lutter contre les paradis fiscaux. Combien de paradis fiscaux en Europe ? L’Irlande, les Pays-Bas, Malte, Chypre et tous ces pays qui participent de l’évasion fiscale. Pas de fatalité non plus, évidemment, au contrôle des capitaux. Des milliards rentrent et sortent de l’Union européenne sans que soit vérifié précisément leur origine et s’ils ont payé l’impôt. Alors non, pas de fatalité aux crimes fiscaux, pas de fatalité à l’impunité, pas de fatalité à la fin de la solidarité et de la démocratie. Merci.
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