À la suite de l’appel de clichois dans le journal Libération

26 octobre 2010
Communiqué

Bruxelles, le 26 octobre 2010

À la suite de l’appel de clichois dans le journal Libération

À la suite de la parution dans le journal Libération, édition du 26
octobre 2010, de l’appel de « Clichois à José Manuel Barroso », la
délégation des Eurodéputés Europe Ecologie indique que c’est avec plaisir
qu’elle invitera les auteurs de ce texte à venir à Bruxelles
afin de débattre des capacités de l’Union européenne à apporter des
réponses aux problèmes que connaissent les habitants des « quartiers » en
Europe.

D’autre part les Députés européens Europe Ecologie, prendront, rapidement,
l’attache du cabinet de José Manuel Barroso afin d’appuyer la demande de
rendez-vous des responsables associatifs clichois auprès du Président de
la Commission européenne.

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Texte paru dans

26/10/2010 à 00h00

Appel de Clichois à José Manuel Barroso
Tribune

Par Des Responsables Associatifs de Clichy-sous-Bois

Le gouvernement de la République a la mémoire courte. Pas nous. Les promesses se sont envolées, pas la misère, pas l’isolement, pas la réclusion.

L’état d’urgence militaire a été levé depuis longtemps mais l’état d’urgence sociale est toujours là. Cinq ans après les révoltes urbaines, à la suite de la mort de deux des nôtres, nous sommes dans l’obligation de dire à toutes et à tous que rien n’a changé. L’Etat s’était à l’époque engagé à mettre en place un vrai plan Marshall pour les banlieues, afin de réduire les inégalités sociales et territoriales en mobilisant tous les ministères pour que le droit commun s’applique chez nous comme partout.

Aujourd’hui, nous, associations culturelles, sportives, citoyennes clichoises, qui œuvrons pour le lien social dans nos quartiers, voyons se réduire les moyens que les responsables du pays nous avaient promis d’augmenter.

C’est pourtant nous qui, avec d’autres, par la gestion au quotidien de la misère sociale, empêchons une nouvelle explosion de plus grande ampleur dans ces territoires déshérités. Nous estimons que notre devoir est de dire non à la violence mais, si l’Etat continue à nous dire non, alors notre devoir est vain. Si l’Etat continue à nous dire non, alors c’est encore et toujours la violence qui aura le dernier mot.

Il y a une autre voie, plus digne, plus démocratique, plus juste, celle de la reconnaissance et du respect. Reconnaissance des efforts des hommes et des femmes de nos quartiers qui sont des composantes à part entière de la société française. Reconnaissance de nos lieux d’existence où de nouveaux modes de vie et de nouvelles cultures s’inventent chaque jour dans la souffrance de la ghettoïsation et le délabrement des HLM.

Respect de la parole donnée, des engagements pris après la tragédie et les affrontements. Respect de nos anciens, de nos enfants et des générations à venir qui sont et seront entièrement le peuple de la République. La paix civile est un bien trop précieux pour le sacrifier sur l’autel des égoïsmes et de la crise financière.

C’est notre devoir de dire que le gouvernement de notre pays nous oublie. C’est pourquoi nous nous adressons à l’Europe qui a su récemment par la voix de son Parlement et de sa Commission prendre ses responsabilités et se montrer garante d’un certain esprit de justice et de respect de la personne humaine et des peuples. C’est à cet humanisme, à cette Europe courageuse et solidaire, que nous en appelons.

Nous demandons au président de la Commission européenne, José Manuel Barroso, de bien vouloir nous recevoir pour que nous puissions lui exposer nos doléances et nos projets.

Nous demandons également aux eurodéputés, particulièrement ceux de la commission du développement régional, d’accepter de nous recevoir. Les révoltes urbaines de 2005 doivent trouver une issue positive pour qu’au moins Bouna et Zyed, qui auraient aujourd’hui respectivement 20 ans et 22 ans, ne soient pas enterrés une seconde fois sous la chape de plomb de l’indifférence et du manquement à la parole d’Etat.

Mariam Cissé, présidente de l’association Un coup de pouce pour l’Afrique, conseillère municipale de Clichy-sous-Bois, Abdelhak Hashas, président de l’association Moving City, trésorier de la Fédération régionale de taekwondo, Belhul Beyaz, président du FC Anatolie, Faycal Bouricha, président de l’Amicale de la résidence des Bois-du-Temple, conseiller municipal de Clichy-sous-Bois, Abdelali Meziane, adjoint au maire jeunesse, sports et loisirs à Clichy-sous-Bois, Samir Mihi, président de l’association Au-delà des mots (ADM), Syaka Traoré, trésorier d’ADM.

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