Accord UE-Turquie: Les Verts-ALE demandent la suspension de cet accord illégal

La Commission justice et affaires intérieures du Parlement européen se penche aujourd’hui sur l’accord de réadmission par la Turquie des réfugiés arrivés en Grèce. Cet accord signé le 18 mars entre l’UE et la Turquie est entré en vigueur ce lundi 4 avril. Les réactions d’Eva JOLY et de Philippe LAMBERTS.
Déclaration de Philippe Lamberts, Président du groupe Verts-ALE:

« La dénonciation par Amnesty International d’expulsions illégales de réfugiés syriens par la Turquie révèle une réalité alarmante. Nous demandons la création d’une mission ad hoc de l’Union européenne afin d’enquêter sur la situation. Par ailleurs, dans un contexte où la Turquie ne se conforme pas au droit international, l’expulsion des réfugiés de Grèce doit cesser immédiatement. Quant aux gouvernements européens, ils sont responsables conjointement du sort des réfugiés. Les États membres ne peuvent laisser la Grèce ou la Turquie se débrouiller seules et doivent fournir de l’aide sur le terrain : les réfugiés doivent être traités conformément aux règles qu’impose l’État de droit.
Notre devoir est de mettre enfin en œuvre un programme de réinstallation européen digne de ce nom. Autrement dit, d’accorder annuellement l’asile au sein de l’UE à au moins 500.000 réfugiés fuyant la guerre et les conflits.
 »

Déclaration d’Eva Joly, membre Verts-ALE de la Commission Justice et affaires intérieures :

« La Convention de Genève est malmenée à chaque instant. L’accord avec la Turquie méprise le droit international et le droit européen. Il a aggravé les conditions de vie déjà parfaitement inhumaines des réfugiés. Sous la pression des gouvernements européens, les demandeurs d’asile arrivés en Grèce sont enfermés et vivent dans des conditions dégradantes. Inutile de dire que ces centres de rétention contreviennent aux obligations internationales et européennes en matière de protection des réfugiés.

En violation totale du droit international, cet accord entre la Turquie et l’UE est également illégitime d’un point de vue démocratique. Alors que la codécision est désormais la règle pour les politiques d’asile et de migration, le Parlement européen a été littéralement ignoré par les États qui l’ont signé et mis en oeuvre. Nous demandons donc la suspension immédiate de cet accord illégal. »

PS: Conférence de presse mercredi 13/04 à 15h : le rôle des villes dans la gestion de la crise des réfugiés, avec Damien Carême, maire de Grande-Synthe, Karima Delli et Philippe Lamberts (salle de presse à Strasbourg)

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