Après l’Arabie saoudite, le Parlement européen exige des États membres qu’ils clarifient leurs relations avec le régime d’Al-Sissi
» Le 25 janvier dernier, 5 ans après la chute d’Hosni Moubarak, la place Tahrir n’arborait plus les couleurs de la révolution populaire mais celle d’une contre révolution brutale et répressive menée par une clique militaire. Les arrestations et les condamnations arbitraires se multiplient à l’encontre de toutes celles et ceux qui osent encore critiquer la police, l’armée et le pouvoir, et le gouvernement s’apprête à fermer le centre El Nadeem pour la réadaptation des victimes de violences et de tortures. Dans ces conditions la disparition, le jour anniversaire de la révolution, du jeune étudiant italien Giulio Regeni sème le trouble. Son corps a été retrouvé mutilé, portant les traces évidentes de torture qui rappellent les pires heures du régime Moubarak. Toute la lumière doit être faite sur cette terrible disparition, pour que la famille de Giulio Regeni puisse faire son deuil et que les responsables de sa mort soient arrêtés et jugés. Malheureusement, le cas de Giulio Regeni n’est pas isolé.
En bon VRP de l’armement français, Valls parade aux côtés du Président égyptien en fermant les yeux sur le tournant répressif et sécuritaire que celui-ci fait prendre à son pays. Quand Hollande refuse de vendre les navires Mistral à un Poutine qui envahit la Crimée au mépris du droit international, Valls se réjouit de leur trouver un débouché auprès d’un Al-Sissi qui participe aux côtés de l’Arabie saoudite à l’intervention sanglante au Yémen, et dont le régime était classé en 2014 au deuxième rang mondial des condamnations à mort par Amnesty International. Les droits humains à géométrie variable ne font pas une politique étrangère.
À la demande des écologistes, le texte voté ce midi à Strasbourg exige des États membres qu’ils clarifient leurs relations avec le régime d’Al-Sissi, en mettant notamment fin à l’exportation de toute équipement de surveillance et de répression qui pourrait être utilisé pour porter atteinte aux droits humains et museler encore davantage l’opposition et la société civile égyptienne.«