Azerbaïdjan : le PE appelle à des sanctions financières contre le régime Aliyev
« Les stratégies de sécurisation d’approvisionnement énergétique de l’Union européenne visent avant tout à ne plus trop dépendre de la Russie, suite à la crise ukrainienne. Le projet de corridor gazier au sud de l’Europe ne peut se faire sans le concours de la Turquie et de l’Azerbaïdjan, c’est pour cette raison que l’Europe est très frileuse dans ses critiques contre ces deux pays. Pourtant, l’Azerbaïdjan comme la Turquie dépassent largement les bornes du respect des droits humains les plus fondamentaux, qui sont pourtant censés être la condition sine qua non de toute coopération européenne.
C’est pourquoi la résolution que nous venons de voter est un excellent signe envoyé par les eurodéputés : nous n’acceptons plus de voir bafouer les valeurs européennes sous prétexte que l’on nous tient par le robinet gazier. La détérioration constante du respect des droits humains, la répression des mouvements issus de la société civile, les arrestations et détentions arbitraires, c’en est trop : nous ne pouvons plus cautionner de telles pratiques et laisser faire en participant aux missions d’observation de simulacres d’élections. Des sanctions financières ciblées doivent être prises contre tous les hauts-fonctionnaires et les juges impliqués dans les persécutions politiques et ces simulacres de justice. L’Union européenne ne peut plus non plus continuer à fermer les yeux sur les faits de corruption. Elle doit d’urgence suspendre tous les financements européens à l’Azerbaïdjan autres que ceux visant à soutenir la société civile et les organisations de défense des droits humains.
Alors que la crise des réfugiés secoue l’Europe, on ne pouvait qu’attendre du Parlement européen qu’il soit cohérent. Car l’arrogance de l’Azerbaïdjan face à l’Arménie, et surtout concernant la situation au Nagorno Karabakh fait craindre une guerre imminente, et son lot de morts et de réfugiés. Il suffit de voir les dépenses militaires engagées par Ilham Aliyev ces dernières années pour comprendre que la tension est au maximum et qu’il ne suffit plus que d’une étincelle pour que le Caucase du Sud s’embrase. Nous ne pouvons laisser faire cela, même si les conservateurs européens (PPE) ont tenté d’empêcher cette résolution d’être votée aujourd’hui et continuent à caresser les dictateurs dans le sens du poil, dès qu’ils le peuvent.«