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Budget Français 2015: sortir des faux semblants

15 octobre 2014
L’Assemblée nationale a commencé hier la discussion du projet de budget 2015. Ce projet, qui a été transmis à la Commission européenne aujourd’hui, est écologiquement faible, socialement injuste et économiquement à contre-sens.

Le Premier ministre Manuel Valls, pour des raisons de politique intérieure a choisi d’alimenter une opposition factice entre Paris et Bruxelles, faisant une fois de plus de l’Europe la mère de tous les maux.

Mais la ficelle est un peu grosse. Car le vrai sujet est bien là : les Français et les Européens payent autant les renoncements de François Hollande sur la scène européenne que l’absence de vision des décideurs européens, au premier rang desquels l’équipe sortant de la Commission Barroso.

La vérité, c’est que tous ceux qui disent qu’il n’y a qu’une seule politique possible font la même erreur, à Paris comme à Bruxelles.

Tous les observateurs, du FMI à Mario Draghi appellent à redonner du souffle à l’économie européenne. Les derniers chiffres alarmants de l’économie allemande confirment la situation. Le temps est venu de changer de modèle pour sortir de la crise. Les solutions du passé ne constituent pas une politique viable à l’heure où il faut agir à la fois contre la crise sociale et répondre à l’urgence climatique.

Pour Eva Joly, députée européenne Verts/ALE et membre de la Commission Affaires économiques et monétaires du Parlement Européen :

« L’orthodoxie budgétaire tue chaque jour un peu plus le projet européen. Partout en Europe, des projets qui changent la vie et redonnent des emplois de qualités sont à l’arrêt faute d’investissements. L’afflux de liquidités de la BCE file sur les marchés financiers et seuls 5% de l’ensemble irrigue l’économie réelle.

En France comme en Europe il est pourtant possible d’agir, sans renoncer à gérer sérieusement les finances publiques. A Paris, cela signifierait conditionner les aides aux entreprises à un vrai projet de transformation économique et écologique ou encore engager une véritable réforme fiscale.

En Europe, malgré l’idiotie de traités budgétaires que j’ai toujours dénoncés, il est possible de gagner la bataille des « circonstances exceptionnelles », cette clause qui permettrait de lever un temps la pression budgétaire au service exclusif d’un plan d’investissement utile et coordonnée, au profit des générations d’aujourd’hui et de demain.

Faudra-t-il attendre que la maison ait brulé pour appeler les pompiers ? »

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