Climat à Doha : un 18ème sommet pour rien ou presque
« Le Sommet de Doha est la démonstration d’une rencontre internationale dont on sort avec le sentiment d’un rendez-vous manqué, d’un sommet pour rien ou presque en attendant 2015 et la date butoire pour l’adoption d’un nouvel accord-cadre global pour la lutte contre le dérèglement climatique. Un sommet climatique de plus, qui renforce le fossé entre les décisions prises et celles qui sont nécessaires pour limiter le réchauffement climatique global de la planète en dessous de 2°C.?
On attendait peu de choses de ce sommet au Qatar, mais on espérait être surpris. Malheureusement, il n’y a pas eu de surprise. Qualifiée d’étape de « consolidation » par les principaux négociateurs, Doha est l’une des plus mauvaises COP de l’histoire de la diplomatie climatique. C’est le strict minimum qui a été acté. Le document final du sommet invite les parties à revoir leurs engagements en 2014.
L’Union européenne a échoué à construire de nouvelles alliances avec les pays les plus pauvres et vulnérables au dérèglement climatique en refusant presque toutes les demandes faites par ces pays. Et bien que l’architecture pour la période d’un deuxième engagement du Protocole de Kyoto ait été maintenue, l’efficacité de celui-ci est considérablement sapée par le maintien du surplus des crédits carbone dits « air chaud ». Concernant les financements, alors que certains pays de l’UE ont pris des engagements individuels, elle n’a, elle, dans son ensemble, pris aucun engagement de trajectoires, de mobilisation des financements ni d’objectifs spécifiques pour 2015. »
Sandrine Bélier ajoute :
« Il est impossible de se faire à la triste idée de ce que présage cette 18ème COP : qu’il faudra attendre 2015 pour franchir une nouvelle étape et que les Conférences pour le climat n’auront que pour objet de mettre en lumière les divergences. Les pays développés et émergents ne peuvent pas continuer à détourner le regard et feindre de ne pas voir l’urgence d’agir et les réalités prégnantes du dérèglement climatique pour les pays en voie de développement et les pays insulaires.
J’espère que la France en déposant sa candidature pour le sommet de 2015 a bien mesuré l’ampleur de la responsabilité qui devient aujourd’hui la sienne. Celle de participer à relever le niveau des ambitions de toute l’UE, notamment dans le cadre de la renégociation du paquet climat-énergie de l’UE. Et celle d’assurer, d’ici 2015, un rôle moteur et exemplaire en son sein et celui de la communauté internationale. Paris, l’UE et la communauté internationale ne se remettront pas d’un Copenhague bis. »
Et l’eurodéputée de conclure :
« Dès demain avec les écologistes européens, de retour au Parlement européen, nous nous inscrirons dans la préparation du prochain sommet pour le climat qui aura lieu en Pologne. Nous poursuivrons notre travail pour une Europe qui s’engage à réduire ses émissions de CO2 au-delà de 30 %, à prendre la voie d’une politique européenne de transition industrielle et économique faible en carbone, la voie de l’efficacité énergétique et des énergies renouvelables pour encourager par l’exemple gagnant le reste de la communauté internationale ».