Défense des espèces protégées : le Parlement européen veut faire plus

2 mars 2017
L’Europe lutte contre le trafic d’espèces sauvages par le biais de sa politique commerciale. Divers outils existent en effet pour compléter les solutions déjà mises en œuvre, le Parlement européen propose de nouvelles pistes.
 
L’Union européenne a récemment adhéré à la Convention CITES, qui sur le modèle des conventions climat ou biodiversité, réunit des centaines d’États s’engageant à mettre fin au commerce international d’espèces de faune et de flore sauvages menacées. Le député européen écologiste Pascal DURAND rappelle « Nous vivons la 6ème extinction animale de masse, les espèces présentes sur terre disparaissent 100 fois plus vite que par le passé, l’exploitation des animaux à des fins industrielles, économiques et commerciales détériore chaque jour notre planète. »

La Commission européenne a donc proposé en février 2016 un plan d’action détaillant des mesures concrètes pour lutter contre ce trafic sinistrement nommée « quatrième activité illicite la plus lucrative au monde » générant entre 8 et 20 milliards d’euros par an. Le Parlement européen avait soutenu les propositions de Bruxelles de développer des campagnes de sensibilisation, renforcer les contrôles et la répression, apporter des aides financières aux pays en développement pour mieux lutter contre ce trafic, etc. Lors du vote d’approbation en novembre 2016, nous avons regretté que les élus du Front national si prompts aux grands discours sur la condition animale n’aient pas soutenu le plan d’action.

Aujourd’hui il est crucial de renforcer la coordination (et les moyens) des agences Europol et Eurojust en matière de répression, en créant notamment des équipes communes pour se mettre en chasse des trafiquants. Pour plus d’efficacité, chaque État européen doit par ailleurs mettre en place un groupe de travail inter-agences (douanes, services d’inspection, police, organes répressifs de la Cites, la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction).

L’UE reste malheureusement une plaque tournante de ces flux. Un rapport du Parlement européen de mars 2017 propose d’aller encore plus loin via les leviers d’action de la politique commerciale de l’UE pour protéger les espèces menacées. Les députés européens appellent la Commission à inclure dans tous les futurs accords de commerce des dispositions tendant non seulement à lutter contre le commerce illégal d’espèces sauvages, mais également à endiguer le phénomène en amont, via la formation, la prévention et des systèmes de sanction suffisamment dissuasifs.

« Trois mois après la demande quasi-unanime du Parlement d’interdire le commerce de l’ivoire d’éléphant, ce rapport d’initiative propose de mettre un terme à ces trafics essentiellement par le biais de la politique commerciale de l’UE explique Pascal DURAND. Le parlement a également voté pour des standards de responsabilité des entreprises qui soient contraignants. »

Pour les écologistes européens, ce nouvel engagement du Parlement à défendre les espèces protégées est ainsi un message politique fort qui va dans le bon sens.

Photo : Casey Allen
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