Alors que les débats sur une défense européenne se précisent, les écologistes européens rappellent qu’il ne saurait y avoir de défense européenne sans une diplomatie commune qui s’efforce de trouver une résolution politique aux conflits, et n’intervient qu’en respect du droit international. Par ailleurs, si l’industrie européenne doit être profondément réformée pour éviter les doublons et mutualiser les moyens au niveau européen, cela doit aller de pair avec un renforcement du contrôle des exportations européennes d’armement.
La Commission européenne a présenté aujourd’hui son
Plan d’action européen de la défense, qui vise notamment à créer un Fonds européen de la défense dont la capacité augmenterait progressivement de 90 millions d’euros d’ici 2020 à 500 millions d’euros par an après 2020. Les écologistes ont toujours défendu la mise en œuvre d’une véritable défense européenne, mettant en commun nos capacités pour créer des forces d’interposition et de maintien de la paix capables d’être déployées rapidement en cas de conflit. Mais en Libye, au Yémen comme en Syrie, ce qui manque cruellement à l’Europe aujourd’hui n’est pas tant une armée européenne qu’une diplomatie forte, parlant d’une seule voix, pour tenter de trouver une issue politique aux conflits.
Or au lieu de prévenir les conflits, l’Union européenne aurait plutôt tendance à les alimenter. Parallèlement au Fonds européen de la défense qui vient d’être présenté aujourd’hui, la Commission européenne, sous l’impulsion de plusieurs États membres dont la France, prévoit de détourner une partie de l’aide européenne pour la paix et la stabilité pour financer l’armement et la formation des militaires en Afrique.
Pour nous, le développement d’une industrie européenne de la défense doit enfin aller de pair avec un renforcement du contrôle des exportations européennes d’armement. On le voit au Yémen, les armes européennes tuent. En février 2016, nous avions réussi à faire adopter par le Parlement européen une résolution appelant à un embargo sur la vente d’armes à l’Arabie saoudite, mais la France, l’Allemagne et la Grande-Bretagne, trop soucieux de leurs relations commerciales avec les pays du Golfe, y ont mis leur veto.
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