Élevage industriel des lapins : mettons fin à une situation sanitaire et éthique déplorable

Ce mardi 14 mars, le Parlement Européen a voté en faveur d’un rapport sur les normes minimales de protection des lapins d’élevage qui enjoint notamment la Commission à légiférer sur l’élimination progressive des systèmes de cages en batterie.
Le Parlement européen a adopté aujourd’hui le rapport ECK, qui s’inquiéte des conditions d’élevage intensif des lapins. Les écologistes dénoncent depuis longtemps les conditions d’élevage dans ces « fermes-usines », et se battent au Parlement européen pour une agriculture plus respectueuse de l’environnement mais aussi du bien-être animal.

Pour Michèle Rivasi, membre de la Commission Environnement du Parlement européen :

« Les lapins sont la deuxième espèce d’élevage dans l’Union européenne, avec plus de 340 millions de lapins abattus chaque année. L’immense majorité d’entre eux grandissent dans des cages grillagées à peine plus grandes qu’un format A4 et d’une hauteur trop basse pour leur permettre de se relever sur leurs pattes arrière.

Pour limiter les maladies générées par ce mode de vie complètement contraire à leur physiologie, les lapins sont biberonnés aux antibiotiques. Ces pratiques accroissent la résistance aux antimicrobiens et mettent en péril le bien commun à tous, humain et animaux, qu’est le système immunitaire. »

Bien que n’étant qu’un rapport d’initiative, donc non contraignant, le rapport ECK a fait l’objet d’une très forte mobilisation de la société civile en faveur d’une interdiction progressive des systèmes de cages en batterie.

Car si la directive 98/58/CE encadre depuis près de 20 ans les conditions d’élevage des animaux en Europe, de nombreux abus demeurent. Et aucune législation européenne spécifique ne garantie de normes minimales de protection des lapins d’élevage. Interdire l’élevage en batterie des lapins, comme le fait déjà l’Autriche et bientôt la Belgique, et introduire des normes européennes minimales pour le bien-être des lapins d’élevage permettraient de mettre fin à une situation sanitaire et éthique déplorable. Mais évidemment les lobbys de l’industrie agro-alimentaire s’y opposent. Ils sont particulièrement présents en France, principal pays producteur de lapins d’élevage en Europe.

Pascal Durand, membre de l’intergroupe Bien-être animal au Parlement européen réagit :

« Alors que seul l’élevage des lapins ne bénéficie d’aucune législation spécifique au niveau européen, il était urgent que l’Union européenne se positionne en faveur de standards minimums en matière de bien-être de ces animaux. Encore une fois, nous avons pu voir que nombreux députés européens français ont préféré défendre les intérêts de quelques producteurs au détriment des conditions d’élevage de près de 340 millions de lapins en Europe. »

Partager cet article

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.