Extraction et sécurité pétrolières: L’UE doit en finir avec la politique de l’Autruche
Pour Sandrine Bélier, eurodéputée Verts/ALE, membre de la commission Environnement: «Comme dans le Golfe du Mexique, l’Union n’est aujourd’hui pas en capacité de prévenir et de faire face à un accident qui surviendrait sur l’une de ses plateformes pétrolières offshore. La Commission européenne doit en finir avec la politique de l’Autruche. Il est urgent d’engager un renforcement drastique de la législation européenne d’abord et surtout en matière de prévention mais aussi en termes de sanctions et de systèmes de réparations opérationnelles qui couvrent la totalité des dommages moraux, commerciaux et environnementaux. Cet événement nous incite aussi à accélérer la mise en place d’une véritable politique de sobriété et d’efficacité énergétiques alliant impératifs écologiques, économiques et sociaux. Réorienter notre production énergétique sur les énergies renouvelables est de ce point de vue essentiel. Les risques présentés par une plateforme off-shore d’éoliennes sont en tous points inférieurs à une plateforme pétrolière ou à des terminaux méthaniers».
Michèle Rivasi eurodéputée Verts/ALE, membre de la commission Environnement, inquiète de la faiblesse des études d’impact et des plans de secours, ajoute: «Prévision, prévention, protection, voici ce qu’il faudrait mettre en place afin d’assurer un contrôle strict des plateformes pétrolières. Désormais, nous sommes sûrs que les études de sûreté et d’impact commandées par les compagnies pétrolières ne sont pas à la hauteur des enjeux. Il y a un gouffre entre l’argent investi dans la recherche de nouveaux gisements et les mesures de sécurité mises en place en cas de catastrophe pétrolière. Il faut donc résoudre ce problème et s’assurer que les compagnies européennes puissent prévenir les accidents mais aussi avoir des plans de secours adéquats. Nous avons aussi besoin de « contrôler les contrôleurs »: au travers de l’Agence européenne de Sécurité Maritime, l’UE pourrait jouer un tel rôle vis-à-vis des organismes de certification et d’audit. Face à de tels constats, la conclusion est évidente: alors que plus de la moitié des plateformes pétrolières de la Mer du Nord ont plus de 20 ans et que la technologie a montré ses limites, l’UE doit anticiper la raréfaction des ressources fossiles et cesser toute dépendance énergétique mettant en péril tant l’environnement que l’économie européenne. Ceci passera d’abord par un moratoire sur la construction de nouvelles plateformes pétrolières, mais aussi et surtout par une orientation décisive en faveur des énergies renouvelables…qui elles aussi peuvent provenir de la mer!»