Forum Mondial de l’Eau: pour une reconnaissance de l’eau comme bien commun

16 mars 2012
Dans le cadre du 6ème Forum Mondial de l’Eau (FME) qui se tient à Marseille cette semaine, le Parlement européen a voté le jeudi 15 mars, une résolution sur l’eau. Pour Michèle Rivasi, ce n’est pas suffisant : « Il faut créer une Organisation Mondiale de l’Environnement afin de s’assurer que l’eau reste un bien commun universel. »
Deux conférences internationales concurrentes se déroulent actuellement à Marseille ; le Forum Alternatif Mondial de l’Eau (FAME) rivalise avec le Forum Mondial de l’Eau (FME). Tous deux ambitionnent d’améliorer l’accès à l’eau potable, mais proposent des solutions radicalement différentes, notamment en ce qui concerne le rôle du secteur privé dans la réalisation de cet objectif.

Le Parlement européen s’est lui aussi penché sur la question de l’eau, par le vote d’une résolution. Si cette résolution sur l’eau est la preuve des bonnes intentions du Parlement européen concernant cette ressource indispensable pour la vie sur Terre, il est à craindre que l’eau reste à l’origine de nombreux problèmes à l’avenir.

Pour Michèle RIVASI, vice-présidente du Groupe des Verts/ALE et membre de la Commission Environnement, santé publique et sécurité alimentaire, cet enjeu majeur ne doit pas tomber dans les mains du privé.

« L’accès à l’eau potable est devenu un droit fondamental depuis 2010, mais il faut aller plus loin: il faut constitutionnaliser ce droit et promouvoir une gestion globale de l’eau en tant que bien public mondial. Pour ce faire, nous ne pouvons laisser les entreprises privées garder la main sur le marché de l’eau. En France, la délégation de service public a été remise en cause et l’on assiste à une remunicipalisation croissante de la gestion de l’eau, en régie directe, ce dont les écologistes se réjouissent. »

L’eurodéputée revient sur la déclaration adoptée hier lors du Forum de l’Eau:

« Le lobby de l’eau a réussi son coup: cette déclaration prétend que l’investissement privé peut garantir le droit à l’eau, ce qui oriente logiquement le débat vers une privatisation des systèmes d’eau. C’est une provocation de trop pour les nombreux délégués gouvernementaux des pays en développement présents au FME, et dont la capacité d’investissement ne permet pas de garantir l’accès à l’eau potable sans aide internationale. C’est pourquoi il faut intégrer ce Forum au processus Onusien et parvenir à la création d’une Organisation Mondiale de l’Environnement qui s’occuperait de cette thématique, parmi d’autres. »

Et Michèle RIVASI de conclure:

« L’eau est source de vie et non de profit, c’est la seule ressource essentielle qui soit non substituable: nous devons donc faire le maximum pour assurer tant sa qualité que la quantité disponible pour chaque être humain et pour le maintien des écosystèmes. L’eau n’appartient à personne, ce n’est pas une marchandise mais un bien commun universel. »

Inutile de préciser que c’est au Forum Alternatif Mondial de l’Eau que l’on pouvait croiser la députée, en compagnie d’Eva JOLY, autre eurodéputée EELV et candidate à la présidentielle en France.

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