L’UE, COP21 compatible?

10 juin 2016
Vendredi 10 juin, la Commission européenne a publié une feuille de route pour la ratification de l’Accord de Paris par l’Union européenne dans son ensemble. Six mois après la signature d’un accord global sur la réduction des émissions mondiales de CO2, il s’agit ici de discuter les moyens de mise en œuvre de la transition vers un monde décarboné.
Pour Yannick JADOT, député européen écologiste et porte-parole du groupe des Verts/ALE sur le climat :

« La proposition de la Commission de clarifier les règles de ratification de l’Accord de Paris pour les pays européens est un très bon signe. Il s’agit d’un outil clé qui devra permettre d’accélérer les procédures de ratification dans chaque État membre, et au Conseil, en vue d’une ratification de l’UE avant la COP22. Il en va de la crédibilité de l’UE et de sa capacité à peser sur la scène internationale, en matière de lutte contre le dérèglement climatique alors que des pays comme la Chine, les États-Unis ou encore l’Inde se sont engagés à ratifier cette année.

Il est cependant indispensable que l’Union européenne revoie à la hausse ses objectifs si elle ne veut pas que l’Accord de Paris reste une coquille vide. Ce que cet accord signifie pour l’Europe est clair : l’UE doit réévaluer ses objectifs en matière d’énergie et de climat pour 2020, 2030 et 2050. L’UE a déjà dépassé l’objectif de 20% de réduction[1] de ces émissions pour 2020 mais elle avait promis d’adopter un objectif de 30% de réduction pour 2020 si la communauté internationale agissait. C’est le cas aujourd’hui, elle doit – et peut montrer la voie. L’UE doit également adopter et soumettre à la Convention des Nations Unies des objectifs pour 2030 rehaussés, compatibles avec l’objectif de 1,5°C : au moins 60% pour les émissions, 45% pour les renouvelables, 40% pour l’efficacité. Ces nouveaux objectifs doivent être mis en place via les révisions en cours de son marché carbone et de la Directive renouvelables qui seront discutés au cours de l’année 2016.

Le système européen de quotas carbone (ETS) ne permet pas actuellement de générer les changements indispensables des logiques d’investissement. En 2013, il y avait un excédent d’environ deux milliards de quotas comparé aux émissions réelles. Cet excédent pourrait augmenter jusqu’à 2,6 milliards d’ici à 2020! Les législateurs doivent assainir cet instrument de marché en retirant du marché de manière définitive ces 2 milliards de quotas excédents; ils doivent mettre aux enchères l’intégralité des quotas et créer un standard de performance pour toutes les installations électriques en l’absence d’un signal-prix du carbone adapté aux enjeux. »

[1] Nous avons atteint une réduction de 23% en 2014 selon l’Agence européenne de l’environnement: http://www.eea.europa.eu/media/newsreleases/climate-change-eu-shows-leadership

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Un commentaire

  • Ilena dit:
     - 

    Je note tout de même cette belle performance : “Nous avons atteint une réduction de 23% en 2014 selon l’Agence européenne de l’environnement”. De bonne augure pour la suite.

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