L’accord commercial entre l’Union Européenne et le Canada serait un pas en arrière
Ses défenseurs l’ont qualifié de « référence absolue », affirmant que la ratification de l’accord serait une sinécure. Malgré les efforts louables des doreurs d’image pour dépeindre le CETA sous un jour favorable, les gens sont de plus en plus nombreux à voir le vernis craquer.
Le directeur général de la Fédération du lait Alain Bourbeau a dit que pour les agriculteurs, le CETA et le PTP (Partenariat Trans-Pacifique) se traduiraient par des pertes pouvant atteindre 30?000 $ pour chaque ferme. D’après une récente étude indépendante du Global Development and Environment Institute de l’Université Tufts, l’AECG fera perdre 23?000 emplois dans l’ensemble du Canada.
Il n’est donc guère étonnant que le ministre allemand des Affaires économiques se soit rendu à Montréal récemment pour tenter de redorer l’image du CETA, après que plus d’un demi-million de personnes sont descendues dans les rues d’Europe en septembre pour rejeter l’Accord. Les manifestations devraient d’ailleurs s’intensifier au cours des prochaines semaines, dont une manifestation prévue en France le 15 octobre prochain.
Le CETA se heurte à une forte opposition des deux côtés de l’Atlantique. Cet accord de libre-échange accorde des pouvoirs exceptionnels aux sociétés transnationales et menace de nombreux secteurs de politique publique, y compris la souveraineté alimentaire, la qualité des services publics, les emplois décents, l’accès aux médicaments, le développement de l’économie locale, et la prise de mesures concrètes de lutte contre les changements climatiques.
Pour certains, les accords de libre-échange internationaux sont synonymes de coopération mondiale. L’opposition au CETA est perçue comme un rejet des liens forts qu’entretiennent les Européens et les Canadiens, des valeurs partagées et des racines communes.
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