La Commission étend le modèle de sous-traitance pacté avec la Turquie en fermant les yeux sur les droits humains
Réaction d’Eva JOLY, Membre Verts-ALE de la Commission Libertés civiles, justice et affaires intérieures:
« Alors que la Commission aurait dû proposer une approche européenne cohérente et conforme aux droits depuis longtemps, elle a finalement abdiqué pour suivre la volonté irresponsable des États membres. Après avoir pacté avec la Turquie pour sous-traiter la gestion de ses frontières, voilà que l’Union européenne reprend cet étalon pour sa politique d’asile et de migration. Son « paquet migration » de coopération avec les pays tiers n’est qu’une répétition de l’accord conclu avec Erdogan. Tout en sachant par ailleurs que ces pays dont, entre autres, l’Érythrée, la Somalie ou l’Iran ne respectent pas les standards européens ni les droits fondamentaux. Censés retenir et réadmettre les migrants, ces pays recevront en contrepartie de l’argent européen qu’il valait mieux investir dans l’amélioration des conditions de vie dans les pays d’où partent les migrants. Quant à « la carte bleue », elle constitue une réponse très partielle qui n’a rien à voir avec une politique globale de migration légale et une gestion intelligente des flux migratoires. L’Union européenne doit enfin offrir des solutions aux migrants économiques faiblement ou moyennement qualifiés voulant travailler en Europe. Nos gouvernements doivent assumer leurs responsabilités et prendre les devants pour des raisons éthiques mais également de cohésion sociale de notre continent. »