La « guerre de la banane » est finie mais à quel prix ?

3 février 2011
Les multinationales américaines installées en Amérique du Sud viennent de remporter la guerre qui les opposait à l’Union européenne dans le secteur de la banane. Les parlementaires ont signé la résolution autorisant la diminution progressive des droits de douane pour les exportateurs sud-américains. Pour Catherine Grèze, eurodéputée EELV, cet accord va renforcer la position de monopole de ces grandes entreprises, au détriment des petits producteurs.
Réunis en plénière le 3 février 2011, les eurodéputés ont finalement approuvé l’accord qui met fin au contentieux en cours devant l’Organisation mondiale du commerce (OMC) depuis 1993. Il y a 18 ans, l’Europe qui est le plus grand importateur de bananes au monde, décide d’accorder un régime douanier préférentiel aux pays ACP (Afrique-Caraïbes-Pacifique) leur permettant ainsi d’exporter des bananes sans droit de douane vers l’UE. Une situation que les multinationales américaines basées en Amérique latine – et elles soumises à un droit de douane – n’ont jamais cessé de dénoncer.

Les écologistes ont voté contre ce texte. S’il met fin à un différend de longue date, il ne répond absolument pas aux déséquilibres mondiaux. « Ces accords vont à l’encontre des intérêts notamment des pays ACP, des régions ultra-périphériques et de l’Equateur, dénonce Catherine Grèze. Encore une fois, ce seront les petits producteurs qui en pâtiront. » Pour Europe Ecologie – Les Verts au Parlement européen, il faut engager une réforme radicale des règles du commerce international pour ne plus donner la priorité aux productions tournées vers l’exportation. « Nous devons impérativement changer de modèle pour garantir la souveraineté alimentaire et le développement d’une production locale pour toutes et tous », poursuit Catherine Grèze.

Pour continuer à soutenir les petits producteurs dans les pays ACP et les régions ultra-périphériques de l’Union européenne et les aider à rester compétitifs face aux géants américains, la Commission européenne propose des mesures financières. Malheureusement, elles sont insuffisantes : « L’Union européenne doit non seulement s’engager à ce qu’une étude d’impact de ces accords soit réalisée mais surtout modifier en conséquence sa législation pour promouvoir des productions soutenables », conclut la députée EELV.

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