Le PE ouvre la voie à une nouvelle politique étrangère en dépit du manque d’ambition des gouvernements
Pour Hélène Flautre, députée Europe Ecologie, membre de la Commission des Affaires Etrangères, « Mon groupe soutient le compromis parce que le Parlement a réussi à améliorer considérablement la proposition initiale de Mme Ashton. Je me félicite notamment du renforcement du contrôle démocratique via un budget plus transparent des Affaires étrangères. Je me félicite également des garanties quant à la cohérence des politiques ‘droits de l’Homme’ de l’UE qui devraient bénéficier d’une structure forte, revendication chère au Groupe des Verts/ALE. Je salue la création à cet effet d’un département visant à assurer la coordination des politiques ‘droits de l’Homme’ de l’UE qu’elles soient internes ou externes.
Néanmoins, l’accord n’est pas parfait. On compte parmi ses points faibles l’absence de représentants permanents de Mme Ashton et des structures de gestion de crise encore mal définies.
Beaucoup dépendra maintenant de la façon dont le compromis est mis en œuvre – la balle est donc revenue dans le camp de Mme Ashton, des États membres et de la Commission. Ils doivent travailler ensemble à créer ensemble un « esprit de corps et surmonter leurs dissensions dévastatrices ».
Pour Nicole Kiil-Nielsen, députée Europe Ecologie, membre de la Commission des Affaires étrangères et de la Commission Droits de la femme et égalité des genres, « Je me réjouis que notre Groupe ait obtenu quelques garanties sur la constitution de ce service d’action extérieure. 60% du personnel seront des fonctionnaires européens, et donc permanent. C’est une victoire contre le souverainisme. Le recrutement respectera également l’égalité des genres. C’est une victoire pour la parité.
Je ne peux que regretter toutefois que nombre de nos propositions fortes n’aient pas été retenues, à l’instar de notre revendication d’un service unique pour la gestion de crise et la construction de la paix. Nous serons vigilants à ce qu’aucun cloisonnement ne vienne empêcher une politique extérieure cohérente et forte, notamment en matière de droits humains. J’estime enfin qu’il est regrettable que le Parlement ait du se battre si longtemps pour obtenir un droit de regard sur l’action du Service d’action extérieure.
La résistance des Etats témoigne des limites de l’intégration européenne. Ce qui nécessitera de notre part une vigilance permanente pour que la dimension européenne de cette politique extérieure soit respectée. »