Le Parlement européen soutient le droit des peuples à se nourrir
La lutte contre la faim nécessite un investissement politique et financier important
que la FAO n’a pas été en mesure de générer à Rome la semaine dernière.
Plus d’un milliard de personnes souffrent de malnutrition et 40 millions d’enfants,
de femmes et d’hommes meurent de faim chaque année. Ces chiffres dramatiques ont
augmenté depuis 1996, année du premier Sommet Mondial de l’Alimentation. La crise
financière et économique globale a aggravé la situation. Les populations des pays du
sud sont les premières victimes.
Dans une résolution votée le 26 novembre 2009 à Bruxelles, par une majorité de 586
eurodéputés, le Parlement européen exhorte les chefs d’état à prendre la mesure de
la gravité extrême de la situation.
Contrairement à Mme Fisher Boel, Commissaire européenne à l’agriculture, les
parlementaires n’appellent pas à la conclusion rapide des accords de Doha à l’OMC ou
au développement des OGM. Le Parlement réaffirme que « la pauvreté et la dépendance à
l’égard des importations de produits alimentaires constituent les grandes causes de
l’insécurité alimentaire,….. et que seule une faible part de la production
mondiale (…) est véritablement échangée sur les marchés internationaux »
Selon José Bové, Vice Président de la Commission Agriculture et du développement rural du
Parlement européen « le fait que le Parlement européen estime que la lutte contre la
faim doit être fondée sur la reconnaissance du droit à la souveraineté alimentaire,
est une avancée majeure rendue possible par l’engagement de nombreuses
organisations, dont Via campesina, contre l’ouverture des marchés agricoles et pour
l’affirmation d’alternatives économiques, sociales et politiques cohérentes. » Treize
ans de travail ont été nécessaires pour atteindre ce résultat encourageant. José
Bové estime que « les Nations Unies et la FAO doivent prendre maintenant la main sur
les questions agricoles et mettre en place une Commission Internationale sur la
Souveraineté Alimentaire qui placera au cœur de sa réflexion l’ensemble des
partenaires impliqués en privilégiant les organisations paysannes ».