Glyphosate : la Commission dit « Oui » à 18 mois de plus
« La Commission aurait dû interdire cette substance considérée comme un cancérogène probable par l’OMS et ainsi faire prévaloir la santé des Européens sur les préoccupations strictement pécuniaires de l’industrie chimique. En procédant au renouvellement de l’autorisation de cette substance, la Commission refuse de tourner la page de l’agriculture chimique en dépit des dégâts sanitaires qu’elle provoque. En France et en Europe, des agriculteurs produisent déjà sans glyphosate sur des parcelles de plus de 100 hectares[1]. Nous devons les soutenir massivement et encourager financièrement leurs collègues qui n’ont pas encore osé faire le pas à se tourner vers une agriculture biologique.
Ces 18 mois de prolongation doivent être utilisés à bon escient par les États membres pour organiser la sortie définitive du glyphosate. Le message politique doit donc être sans équivoque y compris pour produire un impact sur les investisseurs et l’industrie qui vont devoir s’adapter à ce changement. Les pesticides ne sont pas viables économiquement non plus. Une étude de 2015 du Journal of Clinical Endocrinology and Metabolism estime que les dégâts sanitaires liés à l’exposition aux pesticides atteignent les 120 milliards d’euros par an en Europe.»
Pour José BOVÉ, Membre Verts-ALE de la Commission agriculture :
« Le glyphosate est le nerf de la guerre menée par toute l’industrie de l’agrochimie pour conserver une agriculture soumise aux pesticides chimiques, Monsanto en tête. Deux tiers des Européens n’en veulent cependant ni dans leur assiette, ni dans les champs ! La Commission européenne et les États ne peuvent les ignorer.
Dans cette affaire, les États-membres se sont à nouveau organisés pour refiler la patate chaude à la Commission. Or d’après le droit européen, la Commission reste libre d’agir lorsqu’aucune majorité qualifiée n’existe au Conseil. Elle avait encore la possibilité d’écouter les citoyens et d’interdire ce poison pour notre santé et l’environnement. Elle n’a pas su s’en saisir et a préféré autoriser à nouveau le glyphosate, ce qui, dans ces conditions, est un très grave déni de démocratie. »
[1] http://www.bretagne.synagri.com/ca1/PJ.nsf/TECHPJPARCLEF/16035/$File/10%20-56_306.pdf?OpenElement