Nucléaire : le Parlement européen ne tire pas encore toutes les leçons de Fukushima
« Alors que le fantasme du nucléaire sûr s’évanouit, nous sommes plus que jamais favorables à l’amélioration de la sûreté des centrales en Europe. Mais l’hypocrisie en matière nucléaire est toujours de mise. Cette résolution n’abordait que du bout des lèvres les questions importantes de sûreté nucléaire, et manquait l’opportunité de s’inscrire dans une volonté de sortie progressive du nucléaire. C’est pourquoi nous avons décidé de nous opposer à ce texte. Comme de plus en plus de parlementaires européens, nous pensons que la sortie progressive du nucléaire s’impose en France et en Europe. Parce que le risque est trop important, mais aussi parce que sortir du nucléaire est gagnant pour l’emploi, l’industrie et notre indépendance énergétique. Il existe une multitude de scénarios montrant comment l’Europe peut avoir une économie basée à 100 % sur les énergies renouvelables pour 2050, si les bonnes décisions politiques sont prises. »
par EurodeputesEE
Michèle Rivasi, députée européenne Europe Ecologie – Les Verts, ajoute :
« Le Groupe des Verts a été un acteur clé de cette résolution : nous avons fait de nombreuses propositions constructives pour renforcer la sévérité et la transparence des tests de résistance (stress tests) des centrales nucléaires décidés par la Commission européenne. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle nous avions initialement co-signé cette résolution : tirer les leçons de cet accident et renforcer la maîtrise des risques multi-facteurs. Nous avons aussi voulu renforcer la transparence de la communication des retombées radioactives en cas d’accident nucléaire qui fait cruellement défaut. Pour autant, nous restons fermement convaincus que des stress tests obligatoires – sous la supervision d’acteurs indépendants – ne sont pas suffisants par rapport à l’enjeu des risques multiples et non-maîtrisables que nous fait courir le nucléaire. Concernant le vote en faveur d’un moratoire sur la construction de nouvelles centrales, je suis convaincue que c’était un premier déclic nécessaire à la sortie du nucléaire. »