Sûreté nucléaire : la société civile européenne se mobilise pour plus de transparence

7 novembre 2013
Un réseau de vigilance citoyenne, Nuclear Transparency Watch (NTW), vient d’être créé à Bruxelles en présence de Michèle Rivasi, eurodéputée EELV, qui en est la présidente. Il a pour objectif de structurer et de porter la voix des citoyens dans les processus locaux, nationaux et européens de décision qui encadrent les activités nucléaires tout au long de leur cycle de vie, ainsi que la gestion des déchets radioactifs et des crises nucléaires. Il espère également apporter une contre-expertise indispensable.
Les accidents nucléaires ne connaissent pas de frontières. Dans un contexte énergétique en pleine évolution, la sûreté nucléaire est un enjeu-clé pour l’ensemble des pays européens… car même s’ils ne sont pas tous nucléarisés, tous sont concernés par les risques d’accident.

Dès 2008, la Convention d’Aarhus pour le nucléaire mettait déjà en évidence l’impérieuse nécessité de déployer l’engagement du public dans le suivi rapproché des activités nucléaires dont la sûreté dépend de très nombreux facteurs (politiques, économiques et sociaux) et peut être remise en cause à tout moment. En 2011, l’accident de Fukushima démontrait à nouveau qu’une véritable vigilance citoyenne était nécessaire, même dans les pays démocratiques où règne « l’excellence technologique ».

La société civile européenne souhaite une convergence européenne autour des plus hauts standards de sûreté nucléaire, la considérant comme un bien commun européen. Même les pays non-nucléarisés doivent avoir l’opportunité de contribuer à l’amélioration des critères de sûreté. Aujourd’hui, NTW regroupe déjà de nombreux acteurs associatifs, mais aussi des élus et des parlementaires, de nombreux pays (France, Allemagne, Belgique, Luxembourg, Roumanie, Bulgarie, Ukraine, Irlande, Hongrie, République Tchèque, Suède…)

Le premier axe de travail de NTW concernera la gestion de crise nucléaire et la gestion post-accidentelle. D’ores et déjà inscrite à l’agenda européen sous l’impulsion de la société civile qui avait souligné leur absence problématique dans l’exercice des « stress-tests européens », un groupe de travail rendra un rapport sur ce sujet en septembre 2014, afin d’évaluer les différentes solutions existantes et le niveau de préparation en Europe. NTW exercera également un suivi de la mise en œuvre des recommandations post-Fukushima en matière de sûreté, que les agences nationales de sûreté doivent appliquer dans les deux années à venir.

Convention d’Aarhus pour le nucléaire ? Créée en 2008, cette mise en œuvre pratique de la Convention d’Aarhus sur « l’accès à l’information, la participation du public au processus décisionnel et l’accès à la justice en matière d’environnement » dans le secteur du nucléaire, a été une première initiative dans l’engagement des citoyens sur la question de la sûreté nucléaire. Elle s’est clôturée par une conférence au Luxembourg en mars 2013. Ce processus s’est déroulé en Europe dans une quinzaine de pays, dans l’UE et à ses frontières.
Partager cet article

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.