Objectifs du millénaire pour le développement
Le Parlement européen a adopté aujourd’hui une résolution sur les progrès nécessaires à la réalisation des OMD (*) en vue de la réunion de révision à mi-parcours qui se tiendra en septembre 2010 à l’ONU.
Première donatrice mondiale en termes d’aide publique au développement, l’Union Européenne a une responsabilité majeure dans ce domaine. La position qu’adoptera le Conseil européen du 17 juin se doit donc d’être exemplaire et ambitieuse. Avec le vote du rapport sur les progrès en vue de la réalisation des OMD (*) aujourd’hui en séance plénière, Eva Joly, Présidente de la commission du développement du Parlement européen (Groupe des Verts/ALE), regrettant que toute référence à une taxe sur les transactions en devises et produits dérivés ait été supprimée, a estimé toutefois que :
« Le Parlement européen a envoyé un signal fort aux Etats-membres, notamment en leur rappelant leur engagement de consacrer 0.7% de leur PIB à l’Aide Publique au Développement d’ici 2015, à une période critique où nombre d’entre eux annoncent des coupes budgétaires dans ce domaine. Insister sur ces engagements est indispensable. Mais sans cohérence de l’ensemble des politiques extérieures de l’Union (commerce, pêche, agriculture…) et sans des mesures drastiques de contrôle des flux financiers illicites, cet argent seul – tout aussi indispensable qu’il est – ne suffira pas.
Je me réjouis donc d’autant plus de l’adoption de ce rapport que, dans son article 9, il invite les Etats-Membres à prendre des mesures sévères à l’encontre des paradis fiscaux, des flux financiers illégaux et de l’évasion fiscale et les encourage à plus de transparence notamment en obligeant les multinationales à déclarer les profits et taxes payées pays par pays. Ces pratiques illicites privent les pays en développement de sommes considérables estimées entre 641 et 941 milliards de dollars. Y mettre fin aurait le double avantage de dégager une partie des fonds nécessaires et indispensables à la réalisation pleine et entière des OMD ainsi que de rendre les pays en développement moins dépendants d’une aide publique au développement toujours plus restreinte ».
Michèle Rivasi, membre de la délégation UE/ACP (Groupe des Verts/ALE) a pour sa part précisé que :
« Il faut cesser cette double hypocrisie qui consiste à promettre des sommes considérables et à ne pas s’attaquer aux problèmes structurels. D’un côté les pays de l’UE se sont engagés à consacrer 0,7% de leur PIB à l’Aide Publique au Développement, et seuls quelques uns y parviennent, laborieusement. De l’autre, l’UE reprend d’une main ce qu’elle donne de l’autre à cause d’une incohérence totale des politiques en matière de développement. N’oublions pas aussi que les Objectifs du Millénaire ont été négociés dans un contexte de développement économique, et qu’aujourd’hui – en temps de crise – les pays en développement se retrouvent doublement victimes : premièrement du manque de financements publiques, deuxièmement de la course que se livrent les pays du Nord pour s’accaparer leurs ressources naturelles…sans redistribution des richesses au profit de la population ».
OMD (*) Objectifs du millénaire pour le développement