En Europe, avoir un toit, c’est un droit

15 avril 2010
Les SDF sont le dernier maillon de la chaîne du mal-logement. Pour lutter contre cette extrême pauvreté, il faut que l’urgence sociale devienne aussi une priorité politique. Karima Delli, élue Europe écologie, en a fait son cheval de bataille au sein des institutions européennes.
Les ONG sociales n’ont pas attendu l’année européenne de lutte contre la pauvreté et l’exclusion sociale, en 2010, pour entrevoir une stratégie intégrée de lutte contre le « sans-abrisme » en Europe. Mais elle compte bien profiter de la campagne annuelle de l’UE pour encourager le renouvellement de son engagement en la matière. Engagement qui laisse à désirer : selon la fédération européenne des associations nationales travaillant avec les sans-abri (FEANTSA), « aucune diminution majeure du risque de pauvreté n’a été enregistrée depuis l’an 2000 ». Aujourd’hui, 16 % de la population européenne est menacée par la pauvreté, soit environ 79 millions de personnes. Il faut donc agir au plus vite pour qu’en Europe, un toit soit bel et bien « un droit ».


par EurodeputesEE

Mercredi 14 avril 2010, dans le cadre de la conférence « Mettre fin au sans-abrisme, c’est possible » au Parlement européen, Karima Delli est montée à la tribune pour dénoncer le manque de volonté politique dans ce domaine : « On a dépensé des milliards pour sauver les banques, l’industrie automobile, pourquoi ne pas faire la même chose pour les humains, les galériens du logement ? ». Car pour les jeunes Européens notamment – dont 21,4 % sont au chômage – le passage à la vie adulte est de plus en plus périlleux : « La pauvreté se rajeunit. En France, un sans-domicile-fixe sur quatre a moins de 25 ans, poursuit l’eurodéputé, et c’est à cause du coût trop élevé des logements et de la bulle immobilière, que les inégalités se creusent. »

L’exclusion liée au logement est un déni des droits humains fondamentaux. Si les pays européens ont pour la plupart mis en route des programmes ponctuels pour faire face aux situations de pauvreté extrême (comme des centres d’hébergements d’urgence par exemple), peu d’entre eux s’attaquent au racine de ce fléau. Pour ce faire, les associatifs préconisent le développement de stratégies intégrées, durables et complètes qui s’inspireraient des bonnes pratiques déjà existantes. Pour Karima Delli, l’Union européenne permet justement cette échange d’expériences pour une solidarité « partagée » : « L’Europe ne fait plus rêver ? Alors commençons à donner un toit à tous les Européens ! »

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