Procès Pellerin : le non-lieu est un déni de justice pour les victimes de Tchernobyl

7 septembre 2011
La cour d’appel de Paris a décidé de prononcer un non-lieu dans l’enquête sur l’impact du nuage de Tchernobyl en France. Cette enquête avait été ouverte en 2001 suite à la plainte de la Commission de recherche et d’information indépendante sur la radioactivité (Criirad), fondée par l’eurodéputée EELV Michèle Rivasi, et l’Association française des malades de la thyroïde (AFMT). Communiqué de presse.
Communique de presse, Bruxelles le 7 septembre 2011

Michèle Rivasi, députée européenne EELV, conteste l’aboutissement de cette longue enquête et s’indigne de la décision prise par la Cour d’Appel de Paris. Fondatrice de la Commission de Recherche et d’Information Indépendante sur la Radioactivité (Criirad, créée en 1986 au lendemain de Tchernobyl), elle avait déjà gagné différents procès contre le professeur Pellerin qui l’accusait de diffamation. La Criirad avait effectué de nombreux relevés d’échantillons révélant une contamination radioactive avérée des aliments consommés par la population française, et ce afin de dénoncer le mensonge d’Etat entourant le nuage radioactif de Tchernobyl.

« Ce non-lieu est un non-sens : la justice a eu les moyens – preuves à l’appui – de démontrer la tromperie aggravée du professeur Pellerin, qui a mené à la consommation d’aliments dont les niveaux de contamination dépassaient les normes fixées par l’UE. J’invite l’Association des Victimes de la Thyroïde à se pourvoir en cassation afin de poursuivre leur quête de justice et de vérité. Nous irons jusqu’à la Cour Européenne des Droits de l’Homme s’il le faut.

Un rapport d’experts, commandé par la juge Bertella-Geoffroy et cosigné par les professeurs Pierre-Marie Bras et Gilbert Mouthon, est parvenu à démontrer le lien de cause à effet entre le nuage radioactif et l’augmentation des troubles thyroïdiens. Cette étude a pu s’effectuer grâce au travail réalisé par le premier endocrinologue installé en Corse et a permis de comparer les troubles avant et après le 24 avril 1986 : elle a démontré une hausse de 44 à 100% des troubles thyroïdiens après le passage du nuage radioactif.

Si l’Etat avait informé la population des conséquences du nuage radioactif, ces troubles auraient pu être évités par la non-consommation d’aliments contaminés. C’est donc une véritable double-peine pour les victimes et un déni de démocratie résultant d’une volonté politique inhumaine : jusqu’à quand le nucléaire civil bénéficiera d’une telle impunité ? C’est exactement la même situation qu’au Japon actuellement : la population vit dans la désinformation et continue à consommer des aliments contaminés. L’Histoire se répète mais aucune leçon n’est tirée : l’Homme doit rester au centre de l’action politique, il serait temps que nos élites s’en préoccupent à nouveau. »

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Un commentaire

  • RV dit:
     - 

    entendu sur France Inter ce samedi 10 septembre 2011
    – en France seules 20% des régions ont un registre du cancer, ce qui veut dire que dans 80% des régions il ne peut pas y avoir d’études épidémiologiques . . .
    – les résultats des études épidémiologique lancées actuellement ne seront connus que dans 15 ans

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