Quand voler dans les poubelles devient un crime
Depuis des décennies, à la fin des marchés de plein air, les gens viennent récupérer les légumes qui n’ont pas été vendus et qui finissent dans les poubelles. Jamais je n’ai vu de personnes en costume cravate ou en tailleur farfouiller dans les déchets pour glisser dans leur sac une pomme ou un poireau. Ce sont les pauvres qui agissent ainsi. Ces pauvres risquent gros maintenant car ils pourront être poursuivis pour « délit de soustraction de denrées périssables ». Ils encourent des amendes voire des peines de prison. C’est ce qui arrive aujourd’hui à trois jeunes qui sont jugés à Montpellier pour avoir récupéré des produits alimentaires dans les bennes poubelles d’un supermarché à Frontignan.
Pour rappel, en Europe plus de 40% de la production agricole ou alimentaire finit dans les décharges. Les transformateurs et la grande distribution ont établi des normes tellement contraignantes sur la taille et la couleur des fruits et légumes, le poids des poulets…, qu’une part importante de la production est jetée avant même de quitter laferme… Tout au long de la chaine alimentaire, des millions de tonnes finissent dans les décharges. La lutte contre le gaspillage alimentaire est devenue une des priorité de l’Union européenne. De nombreux états ont pris conscience de ce scandale et cherchent des solutions.
Le 8 février 2009 la Banque Alimentaire de Bordeaux avait organisé le premier banquet du gaspillage alimentaire auquel j’avais participé. Depuis cette initiative a essaimé. Des associations comme le CREPAQ ont pris les choses en main et organisent d’autres banquets. Peu à peu ces mobilisations ont réveillé un certain nombre d’élus.
En France, une soixantaine de députés soutiennent un amendement dans la loi Macron, qui aurait du pour être vraiment efficace, être préparé avec les associations qui connaissent ce sujet. Il va néanmoins dans la bonne direction. Il veut obliger les supermarchés de plus de 1000 M2 à rétrocéder leurs invendus à des associations caritatives. Face à ces évolutions, la Justice a visiblement un temps de retard.
La pauvreté est le résultat d’une société qui exclut, une société qui n’est plus en mesure de donner une place à chacun de nous. L’Etat de nécessité s’impose avant tout. Les trois jeunes qui sont poursuivis à Montpellier pour avoir récupéré des denrées alimentaires dans des poubelles ont eu raison d’agir ainsi et je les soutiens. Les juges doivent les relaxer.
4 commentaires
Bravo José, c’est effectivement scandaleux et il faudrait insister pour le projet de rétrocéder les denrées aux associations….
j’adhère mais ce n’est pas pour moi le pb de fonds
en même temps si,mais que se fait-il au niveau de l’eu pour les carottes tordues
en même temps non, au- delà des débats que je soutiens je ne trouve aucun observatoire de la formation des coûts, dont une analyse rationnelle permettant de soutenir vos thèses
Pour terminer rapidement les frontaliers travaillant en allemagne font plutôt le plein supermarché là
De même ce devrait être un crime que d’empêcher des gens de se nourir… Ce genre d’action des « autorités » est tout à fait scandaleux..Des gens qui s’en prennent aux surplus des marchés et des supermarchés est tout à fait salutaire puisque sinon ces denrées alimentaires auraient été pour les ordures et les animaux maraudeurs … Ne serait-il pas plus intelligent que de laisser ces gens qui ont faim de les laisser faire ou de carrément leur donner les fruits et légumes invendus de ces marchés et supermarchés..De créer un comptoir des denrées périmées chez les supermarchés et d’envoyer le reste (s’il en reste) aux banques alimentaires…
Ces actions des autorités sont-elles mises en place dans une optique de créer une guerre civile…?
Déjà le chômage est scandaleux, alors si en plus on pénalise ceux qui fouillent les poubelles, où allons-nous….????
Pour cela, il faut crier au scandale et s’indigner au maximum…
A très bientôt,
Jacques de Meulenaer
Comment ça « voler » ?! Si c’est dans la poubelle c’est que le propriétaire a renoncé à sa propriété. On ne lui vole donc rien, et on ne le vole à personne d’autre. Ah mais oui, j’avais mal lu : le délit s’appelle « soustraction de denrées périssables ». Avoir transformé « soustraire » en « voler » dans le titre m’aura donc induit en erreur 🙂 ?? Bon, assez ri, une telle décision « de justice » est scandaleuse.