Réfugiés climatiques : « Notre terre est notre identité »
« Notre terre est notre identité »
Etre à l’écoute de ces peuples autochtones permet de prendre toute la mesure des implications humaines des dégradations environnementales, en particulier celle des migrations forcées. « Nous ne voulons pas quitter notre terre. Notre terre est notre identité. Nous ne pouvons pas abandonner notre identité », explique Pelinese Alofa Pilitati. Les îles Kiribati, situées à moins de deux mètres au dessus du niveau de la mer, sont menacées dans leur existence en raison de la montée des océans. Les études menées estiment que ces terres seront complètement inhabitables d’ici 2050 et pourtant plus de 110 000 habitants y vivent aujourd’hui.
Si les prévisions sont extrêmement alarmantes, nombreux sont ceux qui déjà, au Nord comme au Sud, ont perdu leurs terres ou leurs moyens de subsistance. Voyant leurs conditions de vie se dégrader et leurs droits fondamentaux mis en péril, ils sont contraints à l’exode. D’ailleurs, selon le Forum Humanitaire Mondial présidé par Kofi Annan, 300 000 personnes meurent chaque année en raison du changement climatique.
Une injustice climatique flagrante
Cette discussion très riche, en présence de nombreuses ONG, a permis de réaffirmer une fois de plus l’urgence de ce problème. A l’heure actuelle aucune reconnaissance n’est accordée à ces déplacés. Ils ne bénéficient d’aucune protection et quand elle existe, la réponse est le plus souvent de type humanitaire, dans le cadre de situations d’urgence. « Il est urgent qu’aujourd’hui tous les niveaux de décision, local, européen, international, soient actionnés pour mettre un terme à cette injustice climatique flagrante, où les plus vulnérables sont les premières victimes du changement climatique », rappelle Hélène Flautre.
Les impacts migratoires du changement climatique sont encore très peu pris en compte dans les réflexions, négociations et politiques liées au climat. Il s’agit pourtant d’un défi majeur: ces migrations climatiques, phénomène complexe et global, posent en effet des questions en termes de responsabilité Nord-Sud, ont des implications considérables sur tout l’éventail des questions de développement et risquent de se traduire notamment par des atteintes à sécurité humaine comme à la diversité culturelle.