Droits sociaux : Au secours du congé maternité
Pour Karima DELLI, membre de la Commission Droits des femmes du Parlement européen :
«Cette directive est primordiale. Elle constitue l’une des rares avancées sociales au plan européen. Telle qu’amendée par la Parlement européen, cette directive prévoit notamment d’allonger la durée minimale du congé de maternité à 20 semaines rémunéré à taux plein, y compris pour les mères adoptives. Elle instaure également un congé de paternité de deux semaines minimum et une amélioration de la protection des travailleuses enceintes ou ayant récemment accouché.
A l’heure actuelle, le congé de maternité de plus de 20 semaines existe déjà dans 11 États membres. Mais les pays réfractaires jugent 20 semaines inadaptées pour des motifs de rentabilité économique immédiate mêlés de convictions profondément réactionnaires. Ce court-termisme politique entrave les droits des femmes qui sont déjà malmenées en termes d’égalité salariale et de représentation dans les conseils d’administration. Au lieu de retirer sa proposition, la Commission doit se battre pour une harmonisation des standards sociaux vers le haut. Elle doit exiger des États peu enclins à améliorer la qualité de vie de leurs concitoyen-nes de reprendre sans délai les négociations avec le Parlement. C’est ce que les Européen-nes attendent d’une Commission qui prétend vouloir « mieux légiférer ». »
Pour Ernest URTASUN, Porte-parole du groupe Verts/ALE pour les droits des femmes :
« Nous ne pouvons abdiquer sur cette réforme législative cruciale pour l’amélioration de la qualité de vie et l’état de santé des mères, des pères et des enfants. La révision de la directive sur le congé de maternité vise à prolonger la période minimale garantie du congé de maternité actuellement de 14 semaines à 20 intégralement payées. Elle prévoit également de rendre obligatoire le congé de paternité. La proposition initiale de la Commission au minimum tout comme le vote du Parlement européen doivent être respectés. Nous resterons vigilants pour que cette règlementation progressiste renforçant les droits sociaux et, par conséquent, nos démocraties puisse voir le jour. En cas de retrait de cette directive, nous n’hésiterons pas à utiliser les mécanismes disponibles pour porter cette décision devant la Cour de justice de l’Union européenne.«