Résolution Copenhague : le nucléaire gâche la fête
Malheureusement, sous l’impulsion de ces mêmes députés, un amendement a été introduit à la dernière minute pour valoriser le nucléaire dans la lutte contre les changements climatiques. Cet amendement stipule que « le passage, à l’échelle internationale, à une économie à faible intensité de carbone conférera à l’énergie nucléaire un rôle important dans le bouquet énergétique à moyen terme. » Histoire d’avoir le soutien de quelques députés socialistes et centristes, le PPE a ajouté un amendement soulignant l’importance d’aborder « de façon adéquate » les questions relatives à la sécurité nucléaire. Comme s’il existait une façon adéquate de résoudre le problème de la gestion des déchets nucléaires dont vont hériter pour des centaines et des centaines d’années les générations futures. Qui peut aujourd’hui garantir qu’aucune personne malintentionnée ne mettra un jour la main sur ces déchets, quand en l’espace d’un siècle le monde a connu deux guerres mondiales qui ont vu des territoires comme la France occupés par des puissances étrangères ? Personne. Mais cela n’a pas empêché nombre de députés de voter en faveur de ce soutien au nucléaire. En laissant de côté le fait que le monde a aujourd’hui les technologies pour répondre à la crise climatique sans avoir recours au nucléaire. En passant sous silence le fait que, dans un pays comme la France, le nucléaire est un obstacle majeur à une véritable révolution énergétique créatrice d’emplois et basée sur les énergies renouvelables et les économies d’énergie.
Malgré ce soutien implicite au nucléaire, le groupe des Verts/ALE a choisi de voter en faveur de la résolution du Parlement sur Copenhague. Parce que les autres avancées sur le climat permettaient d’envoyer un message d’ambition à des gouvernements européens qui continuent à se voiler la face en se voyant comme les leaders des négociations internationales sur le climat. Parce que la résolution finale fait la part belle aux énergies renouvelables et surtout aux économies d’énergie comme véritables solutions à la crise climatique. Parce que la portée de cette résolution en matière de politique énergétique est limité : il s’agit avant tout d’une prise de position sur le Sommet de Copenhague. Mais ces quelques lignes sur le nucléaire, que le PPE avait accepté de supprimer dans les négociations précédant le vote, gâchent la fête.
– Le texte final de la résolution adoptée
– L’analyse des votes de l’UMP
– L’interview de Yannick Jadot à Basta!
5 commentaires
C’est incompréhensible: les représentants d’EE ont voté, José excepté,pour la résolution du Parlement Européen et pour son article 36 !
Est ce qu’ils ont perdu la raison? Par ce geste, ils auront suscité la méfiance et la colère de tous les milieux antinucléaires;entr’autres résultats,cela pésera lourd dans la campagne des Régionales, soyez en sûrs.Les justifications qu’ils en donnent sont tout sauf crédibles.
C’est peu de dire que »le nucléaire gâche la fête » et d’ailleurs à qui la faute si la fête est gachée? C’est désastreux TOUT SIMPLEMENT.
Les députés européens Europe écologie ont expliqué aujourd’hui les raisons qui les ont poussés à voter en faveur, non pas du nucléaire (qui peut croire ça sérieusement???), mais de la résolution Copenhague dans son ensemble.
Question : cette résolution avait-elle vraiment besoin de leur voix ? Si ça n’avait pas changé la donne, ils auraient pu s’abstenir !
La trahison incroyable que représente ce vote -qui ouvre une voie inespérée au nucléaire -a du faire mourir de rire les pronucléaires .
Quand à nous qui nous sommes battus à Erdeven , Ploumoguer, Plogoff , Le Carnet … etc .. , nous considérons vos excuses et explications comme nulles et non-avenues; rien ne justifie ce vote .
C’ est une trahison , simplement .
Alors que juste l’ espoir venait de naitre en nos raisons et dans nos coeurs, vous venez de le tuer.
Merci cependant de l’ avoir , AVEC NOTRE AIDE CONCRETE,permis de vivre l’ espace d’ une campagne électorale et merci de nous oublier -au mieux – pour celle à venir .
Votre TRAHISON a été à la démesure de nos espoirs .
La discussion sur l’opportunité de voter ou pas ce texte est légitime et bienvenue. Il n’est pourtant pas obligatoire de sombrer dans l’insulte. Je ne crois pas que Yannick Jadot, ancien de Greenpeace, ou Michèle Rivasi, fondatrice de la CRIIRAD, pour ne citer qu’eux, aient des leçons de militantisme anti-nucléaire à recevoir. Qui croira que notre co-présidente de groupe Rebecca Harms, figure de la lutte anti-nucléaire en Allemagne, est subitement devenue pro-nucléaire par ce vote?
Je vous invite à lire la position des députés Europe écologie sur ce vote.