Résultats calamiteux pour le climat
« Les attentes suscitées par les discussions entre les chefs d’État et de gouvernement de l’UE afin de parvenir à un accord sur le climat en vue de la conférence de Copenhague sont plus que jamais déçues. Les appels urgents, lancés par M. Ban Ki-moon, à la responsabilité des européens n’ont pas été pris en compte : l’issue de ce Conseil est faible, voire humiliante.
C’est consciemment que l’UE est à nouveau passée à côté de la possibilité de démarrer les négociations internationales sur le climat. Elle a préféré cédé aux dissensions, à l’opacité et aux tactiques internes lors des négociations entre Etats membres.
On ne peut donc pas dire que l’on ait assisté à un véritable lancement d’une politique ambitieuse sur le climat. Bien au contraire, c’est à nouveau la schizophrénie européenne sur le climat qui a pu être observée : le soi-disant rôle de leader de l’UE est de moins en moins crédible étant donné que celle-ci refuse d’augmenter les objectifs de 2020. L’UE est toujours prompte à formuler ses exigences par rapport au reste du monde mais dès qu’il s’agit pour elle de concrétiser le financement d’une politique de lutte pour la protection du climat, elle fait marche arrière.
Concernant le financement, un mécanisme de compensation est accordé aux Etats de l’UE les plus faibles sur le plan économique alors qu’au niveau international, l’UE refuse un tel mécanisme. Un système de répartition, se basant sur la richesse, exigerait une contribution clairement plus élevée de l’UE qu’un système se basant sur les niveaux d’émissions. Ce qui est équitable pour la Pologne devrait aussi valoir pour la Chine, l’Inde ou le Brésil ».
Eva Joly, Présidente de la commission du développement du Parlement européen, a quant a elle précisé que « l’échec du Conseil européen sur le financement du changement climatique est de bien triste augure pour les négociations à venir. Alors que l’avenir de la planète se jouera dans quelques semaines à Copenhague, les États membres continuent de pratiquer des stratégies de joueurs de poker, instrumentalisant toujours plus la détresse des pays du sud. 26 millions de personnes ont déjà été forcées à la migration par les effets du changement climatique ou d’autres formes de dégradation de l’environnement. D’ici 2050, ces réfugiés climatiques pourraient être plus de 200 millions. Qu’attendent les États membres pour stopper ce crime contre l’humanité? Face à de tels drames, avancer des engagements chiffrés avant ou après le gouvernement américain ne fait aucun sens. Pire, il fait honte à l’Union Européenne ».