Roms: un nouveau rapport alarmant du Conseil de l’Europe
Une semaine après, la Commission des migrations de l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe adopte un rapport, tout aussi alarmant, intitulé « La situation des Roms en Europe: circulation et migrations ».
A l’heure où la Commission vient de rendre son évaluation des stratégies nationales, le rapport du Conseil de l’Europe vient à point nommé rappeler quelques vérités et le travail qu’il reste à accomplir. Point de départ: battre en brèche les idées reçues sur les Roms. A l’image des vidéos réalisées sur les migrations (https://europeecologie.eu/Migrer-Bouger-pour-une-politique), il est indispensable de revenir sur les préjugés qui empêchent un dialogue serein et informé sur la question des Roms. Par exemple, rappelons qu’en Europe, moins de 20 % des Roms sont nomades. La plupart d’entre eux ont la nationalité du pays dans lequel ils vivent.
Subissant une discrimination multiple, les Roms sont confrontés à toute une série d’obstacles dans leur accès à l’éducation, aux soins de santé, à l’emploi et au logement, ce qui renforce dans un cercle vicieux leur exclusion. Le rapport procède également à un examen des politiques récentes d’expulsion dans les Etats membres et rappelle que le Comité européen des droits sociaux a conclu, à plusieurs reprises, à une violation des dispositions de la Charte sociale européenne en invoquant des expulsions collectives. La France et son « programme d’expulsion » en marche depuis l’été 2010 sont bien entendu visés.
L’Union européenne doit s’engager pleinement pour tourner cette page. Le gouvernement français doit montrer l’exemple en choisissant notamment de lever les obstacles dans l’accès au marché du travail pour les ressortissants roumains et bulgares. Ce serait un premier signal positif pour une population dont les droits sont bafoués depuis trop longtemps.
Rapport PNUD-FRA_Mai 2012 (pdf 4.24Mo)Rapport du conseil de l’Europe_Juin 2012 (pdf 277.80Ko)