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Sommet européen: hauts postes européens et politique étrangère: résultats mitigés

1 septembre 2014
Commentant les décisions du Sommet européen sur l’attribution des hauts postes européens et les discussions sur la crise en Ukraine, les co-présidents du groupe des Verts/ALE Rebecca HARMS et Philippe LAMBERTS, ont déclaré:
« Nous félicitons Federica Mogherini et Donald Tusk sur leurs nominations aux plus hauts postes européens. L’élection de Donald Tusk est une première en termes de représentation au plus haut niveau de l’UE. Depuis longtemps, il était souhaitable que des États membres du Sud-Est et du Centre de l’UE occupent des fonctions au plus haut niveau. Nous saluons également le fait que les chefs d’Etat et de gouvernement de l’UE aient trouvé un accord en faveur d’un européen convaincu. Les Verts/ALE sont toutefois préparés pour de futurs tensions car Donald Tusk a la réputation d’être un sceptique convaincu vis-à-vis du changement climatique. Dans son propre pays, Tusk a également pris des décisions politiques contestables en matière de pensions et d’éducation.

Hélas, concernant la décision sur le successeur de Mme Ashton au poste de Haut Représentant de l’Union pour les Affaires étrangères, les chefs d’État et de gouvernement ont à nouveau choisi un candidat ayant peu d’expérience dans le domaine des Affaires étrangères. Les Verts/ALE craignent que Federica Mogherini ait des difficultés à rassembler 28 ministres des Affaires étrangères sur une position commune de l’UE. Il est clair que les ministres européens des Affaires étrangères continueront de voir la Représentante des Affaires étrangères et le SEAE comme une concurrence inutile.

En outre, la nomination de Mme Mogherini ne résout pas la question de la représentation équitable des femmes à la Commission. Il ne sera pas acceptable que seule une femme, sur un total de six postes de haut niveau*, soit en charge d’une fonction de premier plan. Les Verts/ALE soutiendront la future Commission à condition qu’elle compte au moins autant de femmes Commissaires que dans l’actuelle Commission.

Le plus grand défi des candidats sera, en partenariat avec Jean-Claude Juncker, de mieux rassembler et unifier l’UE. Outre les failles provoquées par la crise financière et économique, la crise en Ukraine met la cohésion de l’UE à l’épreuve.

Suite à l’annexion de la Crimée par la Russie, tous les efforts pour dissuader le président Poutine de poursuivre l’invasion de l’Ukraine ont échoué. La Russie met non seulement en péril l’ordre de paix européen mais bafoue également systématiquement le droit international et les règles diplomatiques. L’UE peut, et doit, répondre à son tour avec des sanctions économiques.

Les sanctions devraient toutefois être appliquées de façon rigoureuse et solidaire. Il faut mettre un terme aux exceptions concernant les exportations d’armes provenant de la France, activités bancaires en Autriche ou la vente de la filiale RWE-DEA à un oligarque russe. En permettant ces exceptions, l’UE a renforcé Vladimir Poutine et donné aux Ukrainiens le sentiment qu’ils ne peuvent compter que sur eux-mêmes et que pour se défendre ils ne disposent que de moyens militaires.

L’UE doit soutenir les objectifs réels du mouvement Euromaidan et ne peut pas tolérer les agressions russes qui ont pour effet de détruire toutes les tentatives de reconstructions du côté ukrainien. »

* Président de la Commission européenne, président du Conseil européen, Président du Parlement européen, le Haut Représentant de l’UE pour les Affaires étrangères, Président de la Banque Centrale Européenne, Président de l’Eurogroupe.

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