Sortir de la folie nucléaire
Sortir de la folie nucléaire
Une fois de plus, une fois de trop, le nucléaire a frappé.
C’est avec le cœur et les poings serrés que nous assistons au drame supplémentaire auquel les Japonais sont confrontés après avoir subi les dévastations d’un tremblement de terre et d’un tsunami. Fukushima apporte la démonstration de l’incompatibilité absolue entre la technologie nucléaire et la sécurité du genre humain.
Nous ne savons pas à l’heure actuelle si l’incontrôlable enchainement de la fusion des réacteurs peut encore s’interrompre. Nous ne savons pas si la logique terrifiante s’arrêtera au bord du gouffre ou si une contamination catastrophique va balayer l’archipel et le Pacifique. L’inconnu est insoutenable.
Notre solidarité et notre compassion envers les victimes sont totales. Nous veillerons à ce que l’Europe soit en première ligne pour faire face aux conséquences humaines de cette guerre que l’humanité a déclenché contre elle-même. Mais notre colère est immense.
Les Japonais risquent de payer lourdement l’insouciance du choix nucléaire comme moteur énergétique, contrairement à toute raison. Ils sont confrontés aux conséquences de la folie démiurgique d’un système économique et d’un mode de développement qui croit pouvoir s’exonérer de l’imprévisible, du risque et des équilibres naturels. Avec le nucléaire, quelle que soit l’excellence technologique de tel ou tel pays, le risque est désormais avéré que l’humanité peut être condamnée à l’impuissance face à une technologie incontrôlable.
Fukushima incarne l’impasse tragique d’une civilisation qui accumule les risques. Fukushima doit donc marquer un tournant historique.
Nous appelons à l’insurrection des consciences pour en finir avec la folie nucléaire.
Les 14 député-e-s européens d’Europe Ecologie s’engagent solennellement à se mettre au service et à renforcer l’immense chaîne humaine qui se développe dans le monde pour interrompre l’aventure nucléaire. Le changement de cap est urgent et il doit être planétaire.
En France, cela passe par l’arrêt immédiat de la vieille centrale de Fessenheim, de stopper le chantier du réacteur nucléaire de Flamanville et par la décision politique de programmer une sortie progressive de la dépendance nucléaire qui s’avère une industrie mortifère.
Bruxelles le 15 mars 2011