Surpêche du thon rouge : le double discours de la France est inacceptable
Les député-e-s d’Europe Ecologie, membres du groupe Verts/ALE au Parlement européen, ont appris avec stupéfaction l’échec, le 21 septembre 2009, de la réunion européenne visant à protéger le thon rouge de la surpêche. Comme le demandent les écologistes, la Commission européenne souhaitait inscrire le thon rouge dans l’annexe I de la Convention Cites, ce qui reviendrait à interdire sa commercialisation internationale.
Les représentants de la France à cette réunion ont joint leurs voix aux autres Etats riverains de la Méditerranée pour faire échouer la proposition de la Commission.
Les parlementaires d’Europe Ecologie estiment qu’encore une fois les gouvernements font passer leurs intérêts particuliers avant la défense du bien commun. Ils dénoncent en particulier l’inacceptable rôle de la France dans ce dossier. Alors que, dans un vibrant plaidoyer prononcé en juillet 2009, le Président de la République s’était engagé à soutenir l’inscription du thon rouge dans la liste des espèces menacées ainsi que l’interdiction de sa commercialisation, les représentants français ont, au contraire, mené bataille à Bruxelles pour empêcher tout accord. Ils ont ainsi contribué à obliger la Commission européenne à reculer.
Ce double discours est irresponsable au regard de la survie de l’espèce et de la pérennisation sur le long terme de l’activité de dizaines de milliers d’emplois de pêcheurs.
Jean-Paul Besset, député européen, membre de la Commission Pêche du Parlement européen, déclare : » L’alliance des pays riverains de la Méditerranée contre le thon rouge, au sein de laquelle l’attitude de la France s’est cyniquement révélée contradictoire avec les engagements de Nicolas Sarkozy et du Grenelle de la mer, constitue une posture politique de très court terme, alors que les scientifiques sont unanimes pour déclarer l’espèce en danger. L’échec du 21 septembre hypothèque gravement la capacité des pays membres de l’Union à préserver les ressources halieutiques et à maintenir la biodiversité, enjeu majeur pour la planète au 21ème siècle. Pour autant, les petits intérêts nationaux n’ont gagné qu’une bataille. La guerre pour la sauvegarde du vivant continue et, dans cette affaire, la Commission européenne peut compter sur notre soutien le plus ferme lors de la réunion de l’ICCAT en novembre au Brésil. »