L’accord UE-Mercosur: un pacte dangereux
L’accord commercial entre l’Union européenne et le Mercosur, que l’on nous présente comme une opportunité économique, est bien plus qu’un simple accord commercial.
C’est un projet qui porte en lui des dangers immenses pour notre environnement, pour nos droits humains, et pour les agriculteurs européens, et à ce titre, nous devons poursuivre notre mobilisation pour l’empêcher d’être finalisé
Cet accord favorise avant tout les géants de l’agro-industrie, au détriment des petits producteurs, des travailleurs, et des communautés locales. En Amérique du Sud, il soutient une exploitation intensive des ressources naturelles, alimentant la déforestation et l’industrialisation de l’élevage de bétail. Ces pratiques détruisent des écosystèmes essentiels, nuisent aux peuples autochtones et dégradent des terres vitales pour les générations futures.
Mais au-delà des impacts environnementaux, cet accord porte atteinte aux droits humains. Les peuples autochtones et les travailleurs et travailleuses en Amérique du Sud subissent des abus, des conditions de travail inacceptables et une pression constante de la part des grandes entreprises.
En tant qu’Européens, nous ne pouvons accepter qu’un accord commercial mette en péril ces valeurs fondamentales
La façon dont cet accord a été négocié, sans consultation véritable des États membres et des parlementaires européens, est également très inquiétante. Lorsque la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen a signé cet accord en Uruguay, dans un contexte politique tendu en France, cela a été perçu comme un affront pour les agriculteurs européens, qui tentent de respecter des normes de production très contraignates.
Cet accord prévoit la suppression de 95 % des droits de douane sur les produits agricoles en provenance du Mercosur, ce qui pourrait déstabiliser des secteurs agricoles déjà fragiles, comme la viande bovine, le sucre et l’éthanol. Même si des quotas sont imposés (99 000 tonnes de viande bovine, 180 000 tonnes de volailles), cela représente une menace directe pour notre marché, et surtout pour nos agriculteurs qui appliquent des standards de production durables et responsables.
Et que dire de l’impact pour l’environnement ? Chaque tonne de viande importée pourrait augmenter la pression sur nos terres, notre biodiversité et notre avenir. Mais cet accord semble avant tout protéger les intérêts économiques de quelques grandes entreprises, souvent au détriment des 27 États membres de l’UE, et négliger les préoccupations profondes de nos citoyennes et citoyens.
En France, des syndicats agricoles comme la FNSEA et la Confédération paysanne ont d’ores et déjà qualifié cet accord de « coup de poignard » pour les agriculteurs, qu’ils soient européens ou sud-américains. Et c’est bien la réalité que nous vivons : un accord qui enrichit les multinationales, mais qui ne profite ni aux travailleurs, ni à l’environnement, ni aux petites exploitations agricoles.
Nous avons le pouvoir de dire non à cet accord et de faire entendre notre voix. Il est urgent de soutenir une économie fondée sur la solidarité, sur la justice sociale et sur la préservation de notre planète. Il est temps de dire que les droits humains et l’écologie doivent être au cœur de nos choix commerciaux.
Face aux crises climatiques et aux violations des droits humains qui secouent le monde, il est plus que jamais nécessaire de promouvoir des accords qui respectent des normes sociales et environnementales strictes.
Cet accord UE-Mercosur, tel qu’il est, nous entraîne dans une direction qui détruira notre avenir commun.
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